Lettre 636 de Jean-Alphonse Turrettini à Bénédict II Turrettini

Lettre autographe, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (GenĂšve), 1/Ea.5.7

Me voici heureusemt

JA est bien arrivĂ© Ă  Paris; avant de prendre des dispositions concernant son sĂ©jour, il veut en parler Ă  [Pierre] Stoppa, actuellement Ă  Versailles. Il prĂ©voit donc de s'y rendre le lendemain, car il doit attendre d'avoir l'habit noir que Thiriot lui a confectionnĂ©. Lacombe lui a donnĂ© le factum que Cornier a fait pour l'affaire de son oncle; JA tĂąchera de s'instruire de l'affaire, malgrĂ© son inaptitude naturelle pour ce genre de choses. Actuellement, il loge «À la ville de Montpellier» dans le Faubourg Saint-Germain; le comte [Jacques] d'Entragues y est aussi mais il ne l'a pas encore rencontrĂ©. On lui a indiquĂ© un endroit oĂč il pourra bien se loger; c'est chez une femme, jadis de la Religion, chez qui vont tous les Genevois de passage dans la ville; elle habite aussi dans le mĂȘme quartier, qui est celui des Ă©trangers. À Paris, la vie est extrĂȘmement chĂšre, comme du reste partout le long de la route qui les y a menĂ©s. Partout rĂšgnent la disette et la misĂšre et si la guerre continue encore longtemps, comme il semble, on ne sait pas quelle pourra ĂȘtre la rĂ©action du peuple; il a beau ĂȘtre soumis, on ne sait pas Ă  quoi il pourra ĂȘtre rĂ©duit si les circonstances ne changent pas. Lacombe insiste pour ĂȘtre le seul auprĂšs duquel JA devra s'adresser pour prendre de l'argent; il a tergiversĂ© pour le moment mais il attend l'avis de la famille. La lassitude causĂ©e par tous ces dĂ©placements commence Ă  se faire sentir et les rapports avec les compagnons de voyage [Germain Colladon particuliĂšrement] ne sont pas toujours faciles. [Nicolas] Fatio de Duillier est encore en Angleterre Ă  cause de sa santĂ© dĂ©faillante mais JA a su qu'il avait Ă©tĂ© appelĂ© Ă  Amsterdam comme professeur; il s'y rendra si ses conditions le lui permettent. JA a Ă©tĂ© touchĂ© par la mort de [Fabrice] Burlamaqui et est Ă©difiĂ© par sa vie exemplaire. Il se rĂ©jouit que [Theodor] Gernler ait pris le poste dans l'Église allemande. Il envoie ses salutations aux quatre piliers de la chambre de Plainpalais [BĂ©nĂ©dict II et Marie I Turrettini, BarthĂ©lemy Micheli du Crest et RenĂ©e Diodati].

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