Lettre 345 de Jean-Alphonse Turrettini à Bénédict II Turrettini

Lettre autographe, [signée], adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (GenĂšve), 1/Ea.5.7

Vous serés un peu surpris

Aussi surprenant que cela puisse paraĂźtre, [Jean-Antoine] Dautun est parti pour Hambourg. L'Église française a renouvelĂ© ses offres, en proposant des conditions beaucoup plus avantageuses que les prĂ©cĂ©dentes. Il est appelĂ© pour un an et demi pour le moment, avec 250 Ă©cus de gage et le voyage payĂ©; on lui a fait aussi espĂ©rer un engagement au-delĂ  de cette periode. AprĂšs quelques hĂ©sitations, dues Ă  la peine de devoir quitter JA et Ă  la lettre que tante Marie [I Turrettini] lui avait Ă©crite, il a acceptĂ© d'autant plus volontiers qu'il n'avait ici aucune perspective; il devrait partir aujourd'hui d'Amsterdam pour Hambourg. Pour JA, la sĂ©paration a Ă©tĂ© dure mais il s'y Ă©tait prĂ©parĂ©. Il peut heureusement jouir de la compagnie de Ravier qui est guĂ©ri. Il prend donc les choses avec une sensibilitĂ© raisonnable, comme cela se doit; sa famille ne doit donc pas se faire de soucis Ă  son Ă©gard. En quittant Dautun, JA s'est cru obligĂ© de lui faire un prĂ©sent de 50 florins et ne sait si sa famille approuvera son geste. Pour sa part, il a Ă©tĂ© bien aise de se satisfaire. Il n'a pas pu voir [Jean-François] Dorville Ă  Amsterdam mais [Pierre I] Got le fera pour lui. Il informe aussi sa famille qu'il a pris dĂ©jĂ  toutes ses prĂ©cautions contre le froid. Les canaux n'ont pas encore commencer Ă  geler mais la famille n'a rien Ă  craindre Ă  ce sujet; il a l'intention de rester dans sa chambre, qui est assez chaude et assez confortable, et de n'en sortir que pour les visites et les nĂ©cessitĂ©s habituelles. Il n'est nulle part mieux que prĂšs de la cheminĂ©e et de ses livres.

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