Ne vous donnerai-je
JA espère ne pas abuser de la bonté du correspondant auquel il écrit souvent. La raison pour laquelle il prend la plume aujourd'hui lui tient spécialement à cœur puisque cela concerne la ville de Genève pour laquelle on demande l'aide de Leurs Hautes Puissances. La République de Genève est trop faible pour se soutenir toute seule et elle a toujours eu recours à la protection des puissances protestantes. C'est ainsi qu'elle a pu être incluse dans le traité de Rijswick à côté de l'empereur [Léopol...
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Copie. Inédite. (F) Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.12.7
JA espère ne pas abuser de la bonté du correspondant auquel il écrit souvent. La raison pour laquelle il prend la plume aujourd'hui lui tient spécialement à cœur puisque cela concerne la ville de Genève pour laquelle on demande l'aide de Leurs Hautes Puissances. La République de Genève est trop faible pour se soutenir toute seule et elle a toujours eu recours à la protection des puissances protestantes. C'est ainsi qu'elle a pu être incluse dans le traité de Rijswick à côté de l'empereur [Léopold I], de la France, de l'Angleterre et des Provinces-Unies et dans celui d'Utrecht, à côté des trois dernières puissances. On souhaiterait une telle inclusion aussi dans les circonstances présentes mais on dit que le Congrès ne traitera que des intérêts des puissances qui ont été en guerre, ce qui rend les choses plus difficiles pour Genève. Il serait donc bon d'inclure celle-ci dans l'Acte de garantie que les puissances maritimes demanderont à la France et à la Sardaigne. Il s'agira en effet de reconnaître à la Cour de Sardaigne ses acquisitions et, en échange, celle-ci reconnaîtra aux amis des dites puissances la jouissance de leurs territoires. À Genève, on serait heureux de cette solution. Il s'agirait maintenant de savoir quels sont, à ce sujet, les sentiments du Grand Pensionnaire [Singelandt] et du greffier Fagel. Leur piété et leur générosité laissent espérer qu'ils prendront à cœur les intérêts de la République qui a fort besoin de protection. JA demande enfin à son correspondant comment il faudra s'y prendre. Serait-il opportun d'envoyer quelqu'un à La Haye, où se fera la minute de l'Acte de garantie? ou serait-il suffisant d'en charger [Charles] Chais, à qui on a peut-être déjà écrit de Genève et à qui on pourrait envoyer l'acte déjà dressé?
[La Haye]
C'est dans la lettre à Schaub du 02.04.1736 que JA aborde des thèmes proches de ceux évoqués ici. On pourrait donc imaginer que les deux lettres remontent à la même époque, à savoir avril 1736. Il faut par ailleurs signaler que c'est seulement quelques mois plus tard, en septembre 1736, que les autorités genevoises décidèrent de faire des démarches officielles auprès de l'Angleterre et des Provinces-Unies (voir RC 236, 04.09.1736, f.452-453; 08.09.1736, f.459) ; notre lettre doit être donc antérieure à cette date.
La Haye
Genève
Chais Charles Fagel François Léopold I (empire germanique) - Slingelandt Simon ➤ Lister (4)
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