Lettre 4726 de Cyprien Appia à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.A.7

Budé, Lettres, I, p.51-54.

Celle que vous avez-pris

Appia a bien reçu la dernière lettre de JA avec les incluses et il a exécuté les ordres que le Genevois lui donnait. Il le remercie de la protection qu'il a accordée à son fils Jean-Cyprien et le prie de la lui continuer. Jean-Cyprien est content de sa situation chez [Charles (?)] Boisserand. Il la doit en grande partie à JA. À Zurich, on a raison de se plaindre des demandes d'aide que les Vaudois adressent sans cesse; mais la situation malheureuse dans laquelle les fidèles se trouvent en est la cause. Abandonnés à eux-mêmes, ils ne pourraient pas faire face à de si grands frais. [Auguste] de Trey lui a écrit qu'il avait bien reçu la lettre qu'Appia lui avait fait envoyer par JA. Les seigneurs de la Chambre des réfugiés l'ont vue et ont convenu de payer leur part dès 832 l. mais le report devant LL.EE. ne se fera qu'après les feries. De Trey a toutefois bon espoir. Appia a fait voir cette lettre dès sa réception et cela n'a pas peu contribué à rétablir la paix. On attend toujours toutefois que les promesses soient suivies d'effet. Appia expose à JA dans les détails le cas de Matthieu Ajassot, qui l'inquiète beaucoup, parce qu'il a peur de se trouver mêlé à une affaire fâcheuse. Ajassot a quitté le pays avec sa famille lors de la débandade de 1733, sa femme étant dans la cas de l'édit [Victor-Amédée II, Editto, 1730] puisque fille d'un ancien catholique-romain, née et baptisée réformée. Il est parti lors du séjour d'Appia en Suisse; avant son départ, il lui a demandé une attestation qu'Appia lui a refusée. Maintenant Ajassot, à qui on a ôté sa pension suite à son refus de partir pour la Hollande, a demandé à Appia une lettre de recommandation que celui-ci, le connaissant chancelant et sachant qu'une fois revenu au pays, il pourrait le dénoncer, lui a de nouveau refusée, se limitant à le recommander à de Trey. Il a aussi écrit au pasteur d'Avenches Nicati pour recommander Ajassot, tout en lui disant qu'il ne voulait pas se mêler avec ces gens; mais le pasteur a montré la lettre à Ajassot. Ensuite Appia est tombé sur une lettre qui lui a appris qu'Ajassot menaçait effectivement de revenir et de le dénoncer avec d'autres pour l'avoir fait sortir. Appia joint ici une lettre d'Ajassot qui l'inquiète énormément; que JA en fasse l'usage qu'il croit le plus opportun mais qu'il agisse avec beaucoup de discrétion puisqu'il ne faut absolument pas qu'Ajassot sache qu'Appia a eu cette lettre puiqu'il s'en prendrait à la personne qui s'en était chargée. Il faut agir vite puisqu'il est très probable qu'il quitte Avenches, n'ayant plus de pension; d'autre part il sera obligé de le faire quand on saura là-bas qu'il n'est pas le plus proche parent de Daniel Bouchardin, mort à Amsterdam, et dont il a prétendu être l'héritier, alors que le défunt a trois enfants dans les Vallées [Joseph et deux non identifiés]. Il propose qu'au cas où on ne pourrait pas l'envoyer en Hollande, on s'arrange peut-être pour le faire arrêter afin d'éviter un plus grand mal. Appia prend toute la part possible aux fréquentes indispositions de JA et adresse ses salutations à toute la famille.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre