Lettre 4590 de Hans Kaspar II Escher à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.E.5

Budé, Lettres, I, p.383-386. Omissions.

Cet avec bien

Escher est navré d'apprendre la mésintelligence qui s'est glissée à Genève; pour lui rien ne saurait arriver de plus funeste pour la ville qu'un changement qui ferait incliner la République vers la démocratie. Il suffit de regarder en Suisse: les Cantons populaires sont d'une condition bien inférieure par rapport aux urbains, sans tenir compte du fait que la démocratie est encore plus supportable dans les campagnes, où le peuple est dispersé, que dans les villes où elle ne peut qu'engendrer des convulsions perpétuelles. Il est sûr que les alliés, qui ont tout à craindre d'un éventuel changement, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les Genevois à conserver l'ancienne constitution. Il ne faudrait pas sous-évaluer la mauvaise volonté de quelques-uns des voisins de Genève. Pour Escher, un des plus grands avantages que les membres du Corps helvétique retirent de leurs alliances est que chaque allié est obligé de maintenir le gouvernement dans le même état où il se trouvait au temps de l'alliance. C'est pourquoi les alliés de la République l'aideront dans ce moment difficile, mais il est à espérer aussi que la sagesse et la modération du Magistrat puisse, avec l'aide de Dieu, dissiper ces tristes brouillards. Il remercie JA de l'abrégé d'histoire ecclésiastique dont il a entendu parler avantageusement. La Diète de Baden se termine aujourd'hui; on a accordé à l'empereur [Karl VI] deux régiments, l'un catholique, l'autre protestant, uniquement pour la défense des pays d'Autriche antérieure. L'ambassadeur de l'empereur [Turinetti de Priero] a fait entendre beaucoup de bonne volonté à l'égard de la Suisse; on a en même temps réglé différents articles, concernant la sécurité et le libre passage des vivres. Escher ne s'est pas aperçu qu'[Alexandre (?)] de Maffé eût parlé à Zurich des affaires genevoises à qui que ce soit, excepté à Escher lui-même. Quand il a été questionné par celui-ci sur l'état des fortifications, il s'est ouvert sur les deux griefs de la bourgeoisie mais avec beaucoup de modération et en témoignant bien du respect pour le Magistrat. Escher lui a expliqué les devoirs auxquels les alliés étaient tenus pour lui faire voir qu'un bon usage de l'autorité souveraine ne devrait jamais faire craindre des abus. S'il est d'une mauvaise trempe, il n'a pas trouvé en Escher un terrain avantageux.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre