Le Maître est obligé de s'adresser à la Vénérable Compagnie pour lui annoncer qu'un membre de sa communauté, qui vient de décéder, a constitué comme héritier universel un frère qu'il estime avoir à Genève. Il en profite pour écrire à JA dont il ne sait pas s'il se rappelle de lui: c'est lui le Zurichois que [Jacques (?)] Serces lui avait fait connaître, il y a 18 ans, et c'est aussi lui dont [Matthieu-Christian] Verdier, pour qui l'expéditeur s'est donné tant de peine inutilement, lui a parlé il...
Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F) Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.L.18
Comme nous sommes
Le Maître est obligé de s'adresser à la Vénérable Compagnie pour lui annoncer qu'un membre de sa communauté, qui vient de décéder, a constitué comme héritier universel un frère qu'il estime avoir à Genève. Il en profite pour écrire à JA dont il ne sait pas s'il se rappelle de lui: c'est lui le Zurichois que [Jacques (?)] Serces lui avait fait connaître, il y a 18 ans, et c'est aussi lui dont [Matthieu-Christian] Verdier, pour qui l'expéditeur s'est donné tant de peine inutilement, lui a parlé il y a quatre ans. Il a à présent quitté la Franconie pour un emploi très avantageux comme chapelain du comte régnant de Lippe-Bückebourg [Albert Wolfgang] ; il espère y travailler avec succès et avoir aussi le temps de se consacrer à un ouvrage apologétique [Abrégé de la doctrine chrétienne] dont il a formé un plan assez nouveau qui a été également approuvé par le Conseil évangélique de Ratisbonne. Il espère voir bientôt complet l'excellent Traité de la vérité de la religion chrétienne qu'un interprète digne de JA [Vernet] a commencé à mettre au jour à partir des originaux latins. Cet ouvrage lui sera très utile dans son entreprise, particulièrement si, après avoir déduit les principes de la religion chrétienne en général, JA a l'intention d'expliquer ceux de la religion protestante en particulier. Pour en venir à l'affaire qui l'intéresse, il s'agit d'une femme, Françoise Romilly, veuve Saint-Sevin, qui était en condition auprès des petites-filles d'une princesse de Holstein [Hedwige Louise de Holstein-Sondenburg (?)] et qui a laissé ses biens à un frère [Albert-Étienne] dont elle n'avait plus aucune nouvelle depuis vingt ans mais qu'elle croyait établi à Genève. Il faudrait donc que la Compagnie communiquât à l'exécuteur testamentaire, un nommé Reymondon, marchand très honnête homme établi à Minden, l'adresse de cet homme ou les informations qu'elle peut avoir sur lui. La valeur de ces biens n'est pas élevée (une centaine d'écus une fois déduits tous les frais) mais il faut faire tout le nécessaire.