Lettre 4184 de Paul Reinaudin Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.R.1

Il n'y a que peu

Les lettres que les quatre collègues de Reinaudin [David II Léger (?), Cyprien Appia, Paul I Appia et Jean-Antoine Signoret] ont écrites à Genève l'ont beaucoup affligé; il n'aurait pas cru qu'ils se fussent oubliés jusque là. Quant à eux, ils n'ont eu d'autre dessein que de remercier, comme c'était leur devoir, la Vénérable Compagnie. Ils ont beaucoup d'obligations envers [Michel] Léger pour tout ce qu'il a fait pour eux pendant qu'il a été ici. Pour revenir aux lettres envoyées à Genève, il peut assurer à JA qu'il n'y a pas de désunion entre eux, puisqu'ils sont tous, grâce à Dieu, dans un accord parfait. Ils s'exhortent mutuellement à la fidélité qu'ils doivent à Dieu. Le pasteur [Paul I] Appia et Reinaudin lui-même ont eu du roi [Victor-Amédée II], et en présence du prince de Piémont [Charles-Emmanuel de Savoie-Piémont], une audience tout à fait favorable; le roi et son fils les ont assurés de leur protection; le roi n'a pas voulu entendre parler des relaps. Ils se voient de temps à autre et il n'y a pas d'animosité. On n'a pas parlé des lettres. Il a prêché dernièrement pour Appia et pour [Jean-Antoine] Signoret. L'emprisonnement de [Jean I (?)] Malanot et Combe leur a causé beaucoup de frais; ils ont dû payer aussi pour le procès qu'on leur a intenté pour avoir consenti au remariage d'une femme que son mari, devenu catholique, avait quittée une quinzaine d'années auparavant. Ils doivent des sommes importantes au capitaine Henri Tron et à la famille Rostan. Léger était au courant de ces dettes et quand il était là il a dit qu'ils seraient secouru mais l'argent a manqué et ils sont à présent dans un grand embarras. Ils sont attaqués par le capitaine Tron et on va procéder contre eux à Pignerol où ils seront obligés de comparaître. Les voilà foulés, découragés, exposés à la réprobation.

Adresse

Genève

Commentaire

Victor-Amédée II avait abdiqué le 03.09.1730; le fait que Renaudin, qui écrit en décembre de la même année, mentionne une audience en présence du roi et de son fils, indique très vraisemblablement que l'évenement qu'il relate a dû se passer avant l'abdication du roi.

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre