Mardi, la veuve Doret partira pour Genève; elle aussi a de bonnes connaissances en matière de marbre et pourrait peut-être convenir avec l'ami de JA; elle pense que c'est pour un carrelage. Si le travail était au-dessus de ses possibilités, son fils [I] se rendrait à Genève dans le temps que Perret a précédemment indiqué à JA. Il raconte maintenant quelque chose qu'il pense devoir mériter l'attention de son correspondant. Des bruits se répandent de plus en plus sur Genève: un de ses amis, qui a...
Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F) Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.P.12
La veuve Doret
Mardi, la veuve Doret partira pour Genève; elle aussi a de bonnes connaissances en matière de marbre et pourrait peut-être convenir avec l'ami de JA; elle pense que c'est pour un carrelage. Si le travail était au-dessus de ses possibilités, son fils [I] se rendrait à Genève dans le temps que Perret a précédemment indiqué à JA. Il raconte maintenant quelque chose qu'il pense devoir mériter l'attention de son correspondant. Des bruits se répandent de plus en plus sur Genève: un de ses amis, qui a eu l'occasion de rencontrer des gentilhommes piémontais dont certains avaient des emplois à la Cour, lui a dit qu'il avait souvent entendu des messieurs de Genève parler de JA et de certains de ses collègues et toujours avec éloge; mais qu'ils disaient aussi qu'il y en avait plusieurs qui étaient des déistes qui ne se cachaient guère. En bon politiques, ils tiraient bien des conséquences de cela. Perret est très affligé de ces bruits qui se répandent de toutes parts, qu'ils soient vrais ou qu'ils soient faux. Il en a même écrit au syndic [Antoine] Tronchin, un des magistrats les plus zélés. Si JA le rencontre, il pourra lui en parler. Il est très difficile de donner de justes bornes à la liberté de penser. Que Dieu veuille garder longtemps JA, qui s'oppose avec tant de détermination au libertinage du cœur et de l'esprit.