Lettre 3987 de Paul Reinaudin Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.R.1

Je n'ay pas pû

Reinaudin assure JA que, contrairement à ce qu'on veut faire croire, il n'y a pas de désunion entre les collègues des Vallées. On voudrait faire passer pour général ce qui n'est que particulier et lié à une antipathie très forte soutenue par les parents. Aucun ministre ne s'est jamais opposé à ce que [Jacques] Léger ait sa part de pension; [Charles] Bastie n'a pas fait de plaintes pour le moment. Aucun ministre n'a été déchargé. Les Églises ont beaucoup de peine à entretenir les ministres; une veuve de pasteur est abandonnée après un an de veuvage. Ils ont été très sensibles à la perte des deux bons seigneurs qui étaient parmi les premiers de l'Église italienne [Jean-Louis Burlamaqui (?) et Horace-Bénédict Turrettini (?)]. On craint pour Wake qui s'est beaucoup intéressé pour les Églises misérables des Vallées. Depuis le dernier rétablissement de ces Églises, celles-ci n'ont jamais eu autant besoin du secours des puissances protestantes que maintenant, et si le roi d'Angleterre [George II] n'a pas la bonté de continuer à donner les pensions, toutes ces Églises sont proches de la ruine. La vallée de Saint-Martin et celle de Pérouse ont été entièrement dévastées par une tempête qui a tout détruit; il n'y aura pas de récolte et la misère sera énorme. Divers endroits ont été entièrement emportés et certaines communautés sont ruinées. La situation personnelle de Renaudin est très difficile; il est mal dans les affaires et son fils [Jean-Jacques], qui est dans la vallée de Saint-Martin, n'a pas de quoi subsister. Si on pouvait avoir le leg de [Jean I] Vasserot, ce serait une très bonne chose; cela pourrait aider tant de misérables qui feront naufrage parce que l'ennemi en profite.

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