Lettre 3746 de Jean-Rodolphe II Ostervald Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.O.3

Budé, Lettres, III, p.201-203.

Ma negligence à vous

JA a de l'indulgence pour le pauvre malade qu'est Ostervald et ne lui a pas tenu rigueur du fait qu'il ne l'ait même pas remercié de lui avoir envoyé ses excellentes thèses [Disputatio, pars quinta, 1726]. Il est toujours instruit et édifié par les écrits de son correspondant. L'été dernier, il a fait un court voyage à Strasbourg et y a rencontré Fröreisen, docteur et professeur en théologie, qui lui a parlé avec beaucoup d'éloges des ouvrages de JA et les lui a montrés pratiquement tous. Il a vu en lui un esprit net et un cœur doux, ce qui est rare parmi les théologiens luthériens. Il l'a assuré vouloir chaleureusement la réunion et lui a dit qu'à l'exception d'un ou deux ecclésiastiques, tous ceux de Strasbourg étaient dans les mêmes sentiments. Ostervald aurait voulu rencontrer quelqu'un de ces messieurs mais sa maladie l'a obligé à écourter son séjour. Il a lu avec beaucoup de plaisir et de profit le Nouveau Testament qu'on doit à l'Académie de Genève [1726] ; on laisse entendre qu'on verra également une nouvelle version de l'Ancien Testament. [Samuel] Werenfels a renoncé aux assemblées académiques et se borne à faire ses leçons; l'âge avancé y est pour beaucoup mais aussi le fait qu'il dit qu'on n'aboutit pas à grand'chose lors de ces réunions. Sous peu aura lieu la dispute pour la chaire de physique; les messieurs de l'Université sont chagrinés parce que le Magistrat leur a forcé la main dans la manière de pourvoir la place vacante. On voulait porter l'affaire devant le Conseil des Deux-Cents mais on le leur a déconseillé. Le Magistrat vient de publier une réforme très rigoureuse contre le luxe, les modes, les jurements, les jeux et la profanation du dimanche. L'article qui abolit tous les sermons funèbres fait un grand bruit et il y a un tel échauffement qu'on parle même de les rétablir. Ostervald pense que JA sait mieux que lui ce qui s'est passé à Berlin et ne lui en parle donc pas. Dieu a voulu que les ministres [de Neuchâtel] trouvent grâce aux yeux de Sa Majesté [Friedrich Wilhelm I]. On a essayé tous les moyens pour noircir la Compagnie soit à Berlin soit à Neuchâtel, mais les ennemis ont fait connaître les passions qui les animaient. Il demande à la fin de pardonner les fautes de la lettre mais l'état de sa tête ne lui permet pas une très grande concentration. Il assure la femme de JA et son fils [Marc] de ses respects.

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Genève

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Genève

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Genève

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