Lettre 3741 de Jacob Vernet à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.V.1

Voici la lettre du

Vernet joint à cette lettre celle du père Le Courayer; JA doit avoir reçu son ouvrage [Défense] par [Jean-Louis] Du Pan. Sait-on quelque chose des livres [Histoire de l'Académie des sciences, année 1722, 1723; Vaillant, Arsacidarum] que [Pierre II (?)] Pictet avait joints à ses hardes? Vernet a reçu une lettre du syndic [Marc-Conrad] Trembley qui continue à l'exhorter à ne pas abandonner son ancien plan. Il s'est rallié aux raisons que Vernet lui a exposées pour soutenir son intention de continuer ici son entreprise; mais Trembley exige que Vernet se mette en état par la suite de rentrer dans sa patrie et de remplir sa vocation. C'est dans cette vue qu'il va composer des pièces; elles seront utiles si ses amis lui conseillent de se tourner de ce côté-là, mais elles le seront aussi si le projet tombe à l'eau, mis à part le fait que cela ralentira le plan des lectures que sa charge l'oblige à faire. À cause des limites du papier, JA a été très succinct dans sa thèse de præstantia doctrinæ [Disputatio, pars prima, 1721] et il n'a pas non plus développé la partie relative aux promesses dans ses disputationes apologeticæ. Vernet ne sait pas s'il doit s'en tenir à cela ou s'il doit développer ce chapitre et démontrer 1) que la doctrine évangélique de l'immortalité de l'âme est conforme à la droite raison et à la saine philosophie 2) qu'elle justifie les perfections de Dieu, éclaire la providence et rend raison du mélange qu'il y a en l'homme de grandeur et de bassesse 3) qu'elle est très importante pour la morale et pour la société. Sur cela, il insérera la dissertation de JA Examen quæstionis ad theologiam moralem 4) que la tradition de tous les peuples et des philosophes s'accorde avec cette docrine 5) que pourtant cette idée s'est effacée et qu'elle a besoin d'être mise sous un nouveau jour comme le fait l'Évangile par des preuves de fait compréhensibles à davantage de monde que les raisonnements philosophiques 6) qu'il n'y a rien d'incroyable dans le dogme de la résurrection des corps 7) ni dans ce que nous apprenons par l'Évangile des circonstances et des suites du jugement dernier 8) des réflexions générales sur l'excellence des promesses de la religion chrétienne et sur l'empressement qu'un honnête homme doit mettre à les recevoir et à croire en une religion si consolante conclueront le travail. Ce serait l'endroit de la récapitulation faite à la fin par JA de tous les traits de beauté présents dans la doctrine chrétienne en général. Par ce plan, les promesses ne seraient pas plus étendues que les dogmes ou les peuples; pour le reste de l'ouvrage, Vernet suivrait de près JA, en étayant toujours les dernières dissertations avec les premières. Il craint seulement que dans le premier chapitre sur l'âme, il ne soit engagé dans un discours philosophique qui en dise trop ou trop peu. Il ne sait rien de nouveau touchant les lettres. [Johann Jakob] Horner a obtenu par la protection de mylord Carteret un bénéfice à 12 milles de Dublin. Le cardinal de Noailles semble s'accommoder de la Constituton [Unigenitus]. Son mandement est prêt pour l'accepter; mais Soanen vient de déclarer qu'il suit Monseigneur de Montpellier [Charles-Joachim Colbert].

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