Lettre 3579 de Samuel Werenfels Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (L)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.W.3-III

Budé, Lettres, III, p.429-430. Traduite en français. Omissions.

Accepi literas tuas

Werenfels a reçu la lettre où JA lui parle de la question de l'aumônier militaire. [Daniel] Wolleb, qui s'acquitta autrefois de la tâche, n'est pas à Bâle. Il est prédicateur à la cour du landgrave de Hesse-Homburg [Friedrich III] et le bruit court qu'il s'y est marié à une étrangère. Sur cela, il n'y a aucun espoir. Werenfels ne connaît personne non plus, parmi les candidats bâlois, qui puisse faire l'affaire. Peu savent prêcher en français et d'autres bénéficient de conditions qu'ils ne veulent pas échanger contre celle-ci. Il faudra donc chercher le ministre ailleurs. Werenfels remercie beaucoup JA de lui avoir offert sa dissertation sur les miracles [Disputatio, pars quarta, 1725]. JA, qui lui demande son avis, peut aisément le deviner puisqu'il y fait mention de ce que Werenfels écrivit autrefois sur le sujet [Solutio quæstionis]. JA a beaucoup éclairé cette question en exposant d'une manière claire, précise et simple ce que les autres embrouillent souvent. Quant à lui, il tient pour certain que les miracles sont signes indubitables et divins de la vérité. Il ne peut pas dire dans quelle mesure il est possible à des hommes, soit par imposture soit avec l'aide du démon (il ne peut pas affirmer que celui-ci n'ait pas une puissance supérieure à celle de l'homme) d'imiter les miracles divins. Mais quoi qu'ils fassent, il ne s'agit pas de miracles véritables. Dieu n'a jamais permis qu'on ne puisse faire la distinction entre les vrais et les faux miracles, soit en regardant le fait lui-même soit en regardant la doctrine de ces imposteurs, contraire à la doctrine divine confirmée, elle, par de vrais miracles. Il ne doute pas que leurs avis ne convergent, sinon peut-être que JA estime qu'il faut nier l'existence d'êtres invisibles dont la puissance soit supérieure à celle des hommes, ce que Werenfels n'ose pas dire. [François] Cartier, qui a vécu longtemps chez JA, s'en est allé aujourd'hui pour regagner sa patrie. Werenfels remercie JA de l'envoi du catalogue.

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