58 Lettres

Lettre 2938 de Jean-Pierre Crousaz  à Jean-Alphonse Turrettini

Lausanne 10 et 13.06.1719 [10.06.1719]

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On a reçu de très bonnes nouvelles vendredi. On a loué leur fermeté, on a apprécié leur politique à l'égard des ecclésiastiques qui ont fait ce qu'ils n'avaient pas été chargés de faire en interrogeant maîtres et disciples. Sur le sujet de plainte qui concerne le fait qu'ils ont négligé certains réglements, des seigneurs éclairés et puissants montreront qu'ils ont agi ainsi pour mieux faire et que ces mêmes règlements doivent être abolis. Le bandelier [Johann Anton] Tillier parle d'une partie d'...

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Lausanne 10 et 13.06.1719 [10.06.1719]


Lettre originale non autographe, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.10.I


Nous avons reçu


On a reçu de très bonnes nouvelles vendredi. On a loué leur fermeté, on a apprécié leur politique à l'égard des ecclésiastiques qui ont fait ce qu'ils n'avaient pas été chargés de faire en interrogeant maîtres et disciples. Sur le sujet de plainte qui concerne le fait qu'ils ont négligé certains réglements, des seigneurs éclairés et puissants montreront qu'ils ont agi ainsi pour mieux faire et que ces mêmes règlements doivent être abolis. Le bandelier [Johann Anton] Tillier parle d'une partie d'entre eux avec éloge et on se prépare à faire des reproches aux zélés au cas où ils auraient supprimé l'excellente lettre. Si [Barthelémy] Barnaud était encore chez [Georges] Polier [de Bottens], de Crousaz pense qu'il le lui aurait presqu'arraché pour l'envoyer chez un comte qui cherche un précepteur et qui lui a écrit une lettre charmante. En tout cas, maintenant que Barnaud n'est plus à Lausanne, c'est de Crousaz qui se chargera de donner les bonnes nouvelles à JA. [Elisaeus I] Malacrida ne paraît pas content de [Jean-Pierre] Dapples; de Crousaz a reçu à ce propos une lettre d'une demoiselle, nièce du professeur bernois, qui lui dit que, connaissant l'un et l'autre, elle n'est pas surprise de leur mauvaise entente car ils se ressemblent trop pour être en de bons termes. La même personne lui apprend que le parti Bondeli fulmine contre elle depuis qu'elle s'est mise sous la protection de de Crousaz. Celui-ci espère que, si le commerce épistolaire avec JA continue, ils s'inspireront réciproquement un peu de malice. De Crousaz était prêt à envoyer cette lettre dimanche quand il a appris que JA était gravement malade. Il la reprend donc aujourd'hui le 13. Les lettres d'hier ont appris que Hortin avait sonné le tocsin, ayant prêché sans détour la grâce universelle et ayant ainsi provoqué une grande consternation parmi ses confrères. Comme il s'agit d'un homme doux et brillant, de Crousaz est convaincu qu'il a dû avoir de bonnes raisons pour agir ainsi. Le bailli de Lausanne [Anton Hackbrett] est parti d'urgence; sa médiation est requise dans l'élection d'un nouveau sénateur à la place de [Johann Karl] de Büren. Il restera quelque temps à Berne pour ses propres affaires et cela ne sera pas sans utilité pour celles [de l'Académie]. Il a écrit à [Hieronymus] d'Erlach que ce qui s'est passé à l'Académie ne valait pas une grande mobilisation. De Crousaz a écrit à Graff, l'un de ses amis, d'informer Barnaud de ce qui s'était passé.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Lausanne

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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