Lettre 2600 de Jean I Barbeyrac Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 484 (f.180-181)

Je suis fâché d'apprendre

Barbeyrac, qui est navré d'apprendre que JA a été victime d'une nouvelle attaque de son mal, le remercie de la peine qu'il se donne au sujet de l'impression de son discours des promotions [Discours sur la permission des lois] qui sera publié, finalement, à Genève. Pour le titre, on peut laisser celui que Barbeyrac a donné à JA dans sa dernière lettre; pour le commencement, on peut faire comme dans la harangue précédente [Discours sur l'utilité des lettres], en omettant seulement les nom du prince [Baden-Durlach] et du comte [Leiningen], qui n'étaient plus à Lausanne. Il devrait y avoir en tout et pour tout trois feuilles. Il remercie JA de l'offre que celui-ci a faite de corriger les épreuves; il l'accepte, à condition que la santé de son correspondant le lui permette. Il faut que ce dernier dise aux imprimeurs que les notes qui se trouvent à la marge intérieure du manuscrit doivent être mises en bas de page, alors que celles qui sont à la marge extérieure doivent y demeurer. Barbeyrac est fâché que les idées qu'il prône dans ce discours ne soient pas partagées par [Jacob] Chapeaurouge; il les croyait au-dessus de toute attaque. Il a développé ce qu'il a trouvé dans Noodt [Du pouvoir des souverains], en y ajoutant de nouvelles réflexions; il en fera cadeau à Chapeaurouge et lui serait reconnaissant de lui communiquer ses remarques critiques. Barbeyrac remercie JA des nouvelles littéraires qu'il lui a transmises; si les libraires de Genève étaient bien fournis, il aurait eu ces livres depuis longtemps. L'expéditeur ne possède que 5 volumes de la Bibliotheca græca de Fabricius mais il attend le VI^e de Hollande; il n'a en revanche pas de connaissance d'un VII^e [Hamburgi, 1715]. Il attend de Francfort la Bibliotheca antiquaria [du même auteur] ; il a aussi les discours de Cellarius [Orationes] mais ne sait rien d'éventuelles lettres [Epistolæ]. Il a également la Bibliotheca latina [de Fabricius] et le supplément. JA a raison d'estimer cet auteur, homme de grand jugement et de vastes lectures, bien qu'il n'ait que 50 ans; il a sous presse depuis deux ou trois ans un Sextus Empiricus, mais Barbeyrac ne l'a pas encore annoncé. Barbeyrac possède lui-même plusieurs de ses ouvrages. Le dernier catalogue de la Foire de Francfort annonce une impression des harangues de JA en un volume à laquelle JA devrait être étranger. Cela devrait l'inciter à donner lui-même une nouvelle version augmentée. Le V^e volume du Tillotson de Barbeyrac [Sermons, 1716] a commencé à être imprimé en avril. Il n'a pas vu la Vie de Bayle [de La Monnoye] ; il a la vie anglaise qu'on dit avoir été traduite d'un manuscrit de Des Maizeaux. Il paraît du reste que ce dernier se dispose à en rédiger une très ample [1730] et on peut être assuré qu'il cherchera partout pour trouver des choses nouvelles. La Monnoye ne peut pas être très instruit. Le public perd, avec la mort du père [Bernard] Lamy et avec celle de Perizonius, deux savants; la mort de ce dernier est, pour [Jean] Le Clerc, celle d'un ennemi. Barbeyrac ne sait pas si on a réimprimé les deux volumes de l'histoire de la Réformation de Burnet, avec le nouvel ouvrage [1715]. D'après les gazettes, on aurait retrouvé dans ses affaires, après sa mort, une histoire des affaires d'Angleterre depuis le roi Guillaume [III] jusqu'à la mort de la reine Anne [History of his own Time, 1724], qui semble achevée.

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