21 Lettres

Lettre 2534 de Jean I Barbeyrac à Jean-Alphonse Turrettini

Lausanne 04.10.1714

J'étois fort en peine

Barbeyrac était inquiet pour la santé de JA et il a été donc très content de recevoir une lettre de sa part; il le remercie des nouvelles littéraires qui lui ont fait d'autant plus plaisir qu'il n'a rien reçu de la part de [Charles] de La Motte, dont la santé est fort délicate, ni d'un autre ami d'Amsterdam ni de [Pierre I] Coste. Il s'inquiétait de ce dernier et il a été rassuré d'apprendre que [Léonard] Baulacre l'avait vu à Londres. Ce que JA lui dit à propos du commentaire de Du Pin sur l'Ap...

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Lausanne 04.10.1714


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 484 (f.166)


J'étois fort en peine


Barbeyrac était inquiet pour la santé de JA et il a été donc très content de recevoir une lettre de sa part; il le remercie des nouvelles littéraires qui lui ont fait d'autant plus plaisir qu'il n'a rien reçu de la part de [Charles] de La Motte, dont la santé est fort délicate, ni d'un autre ami d'Amsterdam ni de [Pierre I] Coste. Il s'inquiétait de ce dernier et il a été rassuré d'apprendre que [Léonard] Baulacre l'avait vu à Londres. Ce que JA lui dit à propos du commentaire de Du Pin sur l'Apocalypse [Analyse] est fort plaisant; il avait fait quelque chose de semblable dans les premiers volumes de sa Bibliothèque ecclésiastique. Barbeyrac n'a pas vu ni cherché son Histoire profane, puisqu'il ne doutait pas qu'il s'agît d'un pauvre ouvrage; à en juger par sa Bibliothèque des historiens profanes, c'est quelqu'un qui travaille à la hâte et chez qui on trouve toujours de grosses bévues. Il attend la traduction de l'Iliade par [Houdar] de La Motte mais, si on en juge d'après les morceaux publiés dans le Journal des sçavans, on n'y trouve pas la beauté ni la vivacité présente dans les Odes du même poète. Il a reçu la Bibliothèque ancienne et moderne et les Lettres de Bayle [Rotterdam, 1714] ; il est certain que [Jean] Le Clerc en veut à Lenfant à cause de cette lettre où Bayle dit des choses désobligeantes à l'égard de Le Clerc. Avant de la publier, Lenfant, qui se dit ami de Le Clerc, aurait dû demander la permission à celui-ci; même s'il n'y avait pas eu les notes de Marchand, tout le monde aurait compris qui se cachait derrière les initiales L. et S., à savoir Le Clerc et Simon. Si Barbeyrac avait été Le Clerc, il aurait été content de voir cette lettre publiée, puisqu'elle révèle que Bayle ne l'aimait point et pour des raisons qu'on peut facilement deviner. Dans ce recueil, il n'y a du reste aucune des lettres de Bayle à des personnes véritablement proches, auprès de qui il s'ouvrait; il servira néanmoins à faire connaître son caractère et ne fera pas honneur à sa mémoire. Contrairement à ce que JA lui a dit, Barbeyrac n'a rien remarqué de désobligeant dans ce recueil à l'égard de JA; au contraire, Bayle paraît avoir beaucoup d'estime pour lui. Barbeyrac pense que le but que Le Clerc a eu en publiant ses remarques sur les versions françaises du Nouveau Testament de Simon, de Martianay etc. ["Examen des versions françaises"], a été en partie de faire sentir à de Beausobre et à Lenfant, qui s'apprêtent à publier leur propre traduction [Nouveau Testament, Amsterdam, 1718], combien l'entreprise est difficile. [Jean-Pierre] de Crousaz ne manquera pas d'aller rendre visite à JA à la campagne; la charge de recteur de Barbeyrac empêche celui-ci d'en faire autant. Il se réjouit d'apprendre que le cousin de JA [Samuel Turrettini] est a demi professeur; il espère qu'il le sera bientôt à part entière.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Lausanne

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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