Lettre 2394 de Paul Reinaudin Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.R.1

Nous avons receu les livres

On a reçu les livres il y a assez longtemps déjà mais pas encore l'argent; c'est d'autant plus étrange qu'on a reçu une lettre de Zurich qui assure que celui-ci est arrivé chez JA. Reinaudin prie donc son correspondant de l'envoyer au plus tôt. Ce serait un grand avantage pour le genre humain si chacun pouvait être une fois indigent et comme les misérables se mettent souvent à la place de ceux qui ne manquent de rien, ainsi les autres pourraient expérimenter ce que cela signifie de manquer de tout. Si une telle chose arrivait, les mains s'ouvriraient beaucoup plus facilement. Si on savait l'état misérable des Églises des Vallées, on ferait quelque chose pour l'améliorer. Il dit ceci à la suite de ce que leur a dit l'envoyé d'Angleterre [Chetwynd], à savoir qu'ils devront écrire bien fortement s'ils veulent conserver les pensions que la reine [Marie II] leur avait charitablement accordées. Reinaudin demande à JA d'intercéder pour eux. Du reste, si ces pensions venaient à manquer, les ministres de ces Églises ne pourraient pas subsister. La situation est déjà dramatique; même dans l'Église de Reinaudin, il y a des familles qui passent deux ou trois mois sans manger un morceau de pain et qui, au printemps, ne se nourrissent que de quelques herbes sauvages avec un peu de lait, sans sel. JA peut beaucoup en Angleterre et ils comptent sur lui.

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Cités dans la lettre