JA est très reconnaissant à Bignon de la lettre obligeante dont celui-ci l'a honoré. Son correspondant le flatte en le croyant capable de s'appliquer avec succès à l'histoire ecclésiastique; il est vrai que cela fait quinze ans qu'il l'étudie et l'enseigne même si c'est avec beaucoup moins d'habileté que d'autres. Mais il s'y applique avec un amour sincère pour la vérité et un esprit entièrement sans prévention. Il a toujours pris le parti, dans l'étude de cette discipline de même que dans celle...
Minute autographe, adressée. Inédite. (F) Bibliothèque de Genève, Ms fr 481 (f.155)
Je suis si sensible
JA est très reconnaissant à Bignon de la lettre obligeante dont celui-ci l'a honoré. Son correspondant le flatte en le croyant capable de s'appliquer avec succès à l'histoire ecclésiastique; il est vrai que cela fait quinze ans qu'il l'étudie et l'enseigne même si c'est avec beaucoup moins d'habileté que d'autres. Mais il s'y applique avec un amour sincère pour la vérité et un esprit entièrement sans prévention. Il a toujours pris le parti, dans l'étude de cette discipline de même que dans celle de la théologie, de ne pas s'écarter de la modération que devraient avoir les gens de lettres et qui n'est malheureusement que trop rare. Il trouve aussi injuste et ridicule de s'injurier et de se haïr que de se mettre en colère contre quelqu'un parce qu'il n'a pas le nez fait comme nous. Il serait temps de revenir de cette fureur qui déshonore le christianisme, de s'écouter et de s'éclaircir réciproquement. C'est un bonheur pour la religion et pour la République des Lettres qu'un homme comme le destinataire ait embrassé le parti de la modération. Il lui envoie quelques dissertations récentes dont [Jean I] Barbeyrac lui a parlé et le remercie de la manière obligeante dont il a reçu son parent [Samuel Turrettini].
Adresse
[Paris]
Commentaire
Cette lettre est une réponse à celle de Bignon du 29.07.1712.