Lettre 2245 de Hans Kaspar II Escher à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.E.5

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Escher était à la campagne au moment où Klingler prononça le sermon auquel JA fait allusion dans une lettre qu'il a écrite à son cousin [Hans Konrad I Escher (?)]. L'orateur, Klingler, est violent, passionné et peu circonspect. Il traita de la concorde et se plaignit en disant que la concorde entre les Églises suisses commençait à s'affaiblir: il y avait déjà des brouilles dans des Églises voisines, même à Zurich il y avait des gens suspects et dans une des principales villes de Suisse le respect qu'on doit avoir pour la Confession helvétique et pour la Formula Consensus commençait à se perdre. Il y eut des plaintes au Sénat contre ce sermon qui ne tendait qu'à aliéner les esprits. On demanda à Klingler de préciser ses plaintes et il répondit que par Églises voisines, il avait entendu celles du Toggenbourg et d'Appenzel (où à la vérité il y a quelques ministres un peu trop mystiques mais qui ne font pas grand mal) ; par les gens suspects, il avait voulu désigner une personne qu'il ne pouvait pas encore nommer; par la ville de Suisse, il avait entendu Genève où on ne fait plus signer comme autrefois la Formula et la Confession. On lui dit d'être plus discret à l'avenir, et d'en référer au bourgmestre avant d'en parler en chaire. Le père d'Escher [Hans Jakob II] le questionna discrètement sur JA, dont on dit qu'il avait mal parlé mais il nia tout, en réitérant son respect pour le Genevois. Escher estime que pour le moment on peut s'en tenir là. Il doit du reste reconnaître qu'il y a à Zurich des ministres qui sont des créatures timides qui considèrent le moindre changement dans le culte et dans la discipline comme des pas qui conduisent à l'hérésie; ils sont prêts à pardonner plus facilement aux débauchés et aux malvivants qu'à ceux qui opèrent des changements. Il demande à JA de lui envoyer un exemplaire des Prières [Genève, 1711] qu'il a envoyées à son cousin et qu'il admire beaucoup. La partie d'adoration est presqu'inconnue à Zurich et pourtant Escher l'estime comme essentielle et très propre à inspirer de la dévotion. À Zurich, on est en train de réformer les écoles et le culte, pour rendre les deux plus raisonnables et plus édifiantes. Mais il est étonnant que ce soit le magistrat séculier qui ait dû prendre une telle initiative, que certains des ministres essaient du reste d'entraver. Heureusement les plus savants sont du côté des réformateurs, mais ils ne constituent qu'une minorité. L'affaire de [Jacques (?)] De La Porte, que JA lui avait recommandée, a été remise à une Diète; ce n'est pas ce qu'il avait souhaité mais les tentatives d'Escher pour faire décider ailleurs de l'affaire ont échoué. À la vérité, il est maintenant persuadé que de cette manière le présent qu'on lui fera sera plus grand que si chaque Canton avait pris part à sa résolution, comme il le souhaitait, parce qu'alors personne ne lui aurait rien donné, sauf les trois premiers Cantons. Le problème est que cette demande tombe au mauvais moment, le prix du blé commençant à beaucoup augmenter; le Canton de Zurich, comme les autres du reste, sera obligé de faire des dépenses très importantes pour l'entretien de ses sujets pauvres.

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Genève

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Genève

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Genève

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