5000 Lettres

No d'inventaire Année Date de classement De/A Correspondant-e (Nom Prénom Dates) Nombre de scan(s)
4876 1736 29.05.1736 Ă  Escher Hans Kaspar II (1678-1762)
4908 1736 03.12.1736 Ă  Du Plan de Ribot du Cayla Benjamin (1688-1763)
4924 1737 27.02.1737 Ă  Crousaz Jean-Pierre de (1663-1750)
860 1694 25.08.1694 de Martine Daniel (1649-1727)
4988 1695 22.12.1695 n/a n/a
1276 1700 12.02.1700 Ă  Nicaise Claude (1623-1701)
1740 1706 08.10.1706 Ă  Burnet Gilbert I (1643-1715)
2236 1711 02.11.1711 Ă  Leibniz Gottfried Wilhelm (1646-1716)
2668 1716 26.06.1716 Ă  Leibniz Gottfried Wilhelm (1646-1716)
2844 1718 14.02.1718 de Chambaud Pierre de
2972 1719 08.12.1719 de Perdriau Françoise (1674-ap.mai 1729) (cf. aussi Calandrini Françoise)
2988 1720 06.01.1720 Ă  Wake William (1657-1737)
3052 1720 20.06.1720 Ă  Wake William (1657-1737)
3068 1720 25.07.1720 Ă  Crousaz Jean-Pierre de (1663-1750)
3148 1721 24.10.1721 de De La Rive Horace-Bénédict (1687-1773)
3164 1722 04.02.1722 Ă  Crousaz Jean-Pierre de (1663-1750)
3212 1722 19.06.1722 Ă  Crousaz Jean-Pierre de (1663-1750)
3500 1725 03.05.1725 de Villettes de Montlédier Jean de (?-1751)
3532 1725 31.08.1725 de Chapeaurouge dit Dauphin Jacob de (1669-1744)
3916 1728 10.02.1728 Ă  Renaud David-Jean

Lettre 2194 de Samuel Turrettini Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Leyde 19.06.1711

J'ai recû à Leyde

Turrettini est à Leyde depuis 15 jours et a reçu la deuxième lettre de JA. Il le remercie de tout ce qu'il fait pour lui. Il espère que le repos que JA prendra cette année l'aidera à se rétablir. Il vaut mieux être privé pour quelque temps de ses leçons (même si c'est une grande perte) plutôt que de voir sa santé, si précieuse, s'abîmer. À Leyde, il y a trois professeurs de théologie, van Til, [Johannes] Marck et [Franciscus] Fabricius. Le premier est un grand coccéien mais son grand âge l'empêc...

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Leyde 19.06.1711


Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.T.21

Budé, Lettres, III, p.360-364.


J'ai recû à Leyde


Turrettini est à Leyde depuis 15 jours et a reçu la deuxième lettre de JA. Il le remercie de tout ce qu'il fait pour lui. Il espère que le repos que JA prendra cette année l'aidera à se rétablir. Il vaut mieux être privé pour quelque temps de ses leçons (même si c'est une grande perte) plutôt que de voir sa santé, si précieuse, s'abîmer. À Leyde, il y a trois professeurs de théologie, van Til, [Johannes] Marck et [Franciscus] Fabricius. Le premier est un grand coccéien mais son grand âge l'empêche de faire les leçons; le deuxième est adepte du parti de Voetius; le troisième est aussi coccéien mais très modéré et raisonnable. On ne songe pas à donner de successeur à Witsius. Les autres enseignants sont Heyman, qui enseigne les langues orientales qu'il a apprises à Smyrne; Perizonius, professeur en belles-lettres de grec et d'histoire; [Jacob] Gronovius, qui a la même charge et exerce actuellement aussi celle de recteur. Ce dernier est un homme très vif, qui enseigne avec beaucoup de feu et de chaleur. Perizonius vient de publier un livre en deux volumes intitulé Origines Ægyptiacæ où il prétend corriger les chronologies d'Ussher, [Louis] Cappel, Marsham et Pezron. Pour la philosophie il n'y a qu'un certain Senguerd. Ces messieurs n'aiment pas suffisamment [Jacques] Bernard pour lui conférer le titre de professeur de philosophie et l'admettre ainsi au Conseil académique. Il doit se contenter d'exercer les fonctions de cette charge avec le titre de lecteur et des gages bien modestes. À la faculté de droit, il y a [Johannes] Voet, Noodt et [Philippus Reinhardus] Vitriarius, qui a perdu une fille [Jeanne-Renée] juste avant l'arrivée de Turrettini. Il ne connaît pas assez la faculté de médecine pour lui en parler; il signale seulement que Bidloo est considéré comme très habile. L'Église française a quatre pasteurs, Malnoë, [Louis] Bénion, [Jean] Barbin et Bernard. Turrettini a remis à celui-ci les thèses [Cogitationes] et les harangues [Orationes] ; il en a été content mais il a ajouté qu'elles passeront pour hérétiques ici puisqu'elles ne sont pas conformes à la religion du pays; il a lui-même trouvé équivoque celle sur la trinité. Bernard a abandonné la République des Lettres [Nouvelles de la République des Lettres] à cause des Collèges et des prédications qu'il doit faire. Il pourra, à la place, publier quelques traités de morale et des dissertations sur des passages difficiles de l'Écriture. Turrettini l'a vu à plusieurs reprises. Dans ce pays on est encore très rigide. L'histoire de [David] Durand, qui a dû comparaître au synode pour quelques légers soupçons d'arminianisme, montre qu'on s'échauffe encore beaucoup sur ces choses. Les ministres d'Amsterdam sont très zélés et accusent d'hérésie ceux qui, par leur habileté, leur portent ombrage. Il y a quelques années, pour ce motif, assure-t-on, ils ont fait un grand procès à Viguier, ministre réfugié, accusé d'avoir dit, dans une de ses prédications, qu'on ne pouvait pas être justifié sans faire de bonnes œuvres. Ils se sont plaints récemment de la même chose au sujet d'une prédication de Chion. Les ministres français de Leyde sont un peu plus modérés; Bernard expose, dans ses sermons, ses idées de façon très nette, ce qui fait dire à Marck qu'il affecte de dire toujours des choses singulières. Bernard fait quand même très attention à ne rien dire qui pourrait faire scandale et il réfute très souvent les sociniens. Bénion est très proche de Bernard. Malnoë et Barbin expriment les idées ordinaires mais sans s'échauffer. Les professeurs de théologie suivent leur chemin sans le moindre écart. Marck lui a dit un jour qu'il n'avait pas de craintes au sujet de l'arminianisme qui est un parti peu important; il s'oppose plutôt aux progrès du coccéianisme. L'Académie de Genève n'a pas une très bonne réputation puisqu'on la soupçonne de penchants pour l'arminianisme; c'est l'idée qu'on s'en fait à Amsterdam mai"s c'est aussi celle d'ici, comme Bernard le lui a dit. Les professeurs en théologie n'ont rien fait transparaître de tout cela avec Turrettini; il n'y a que Perizonius et Barbin qui lui aient fait sentir quelque chose. Turrettini se tient du reste dans une grande prudence; quand on l'a invité à opposer dans une dispute publique qu'on faisait sous Marck, il a volontairement laissé tomber les points délicats et s'est attaqué à deux points tout à fait indifférents. Après Leyde, il passera à La Haye. On a attendu pendant deux ou trois jours le prince Eugène qui doit aller commander du côté du Rhin.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Leyde

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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