La santé de JA a été très mauvaise et il a été continuellement malade les huit derniers mois mais il commence à aller légèrement mieux. Il remercie son correspondant de l'avoir défendu, de même que Genève, contre les attaques de [Pieter] Burman; il convient avec son correspondant de l'identité de celui qui a fourni les mémoires à Burman [Jean Masson] ; pourtant JA avait été très gentil avec lui quand il s'est trouvé à Genève, notamment en raison de ses élèves [William et Gilbert II Burnet]. Mais...
Lettre autographe, signée, adressée. (F) Bibliothèque de Genève, Ms fr 481 (f.36-37)
Sina, Epistolario, III, p.329-332.
Je vous rends mille graces
La santé de JA a été très mauvaise et il a été continuellement malade les huit derniers mois mais il commence à aller légèrement mieux. Il remercie son correspondant de l'avoir défendu, de même que Genève, contre les attaques de [Pieter] Burman; il convient avec son correspondant de l'identité de celui qui a fourni les mémoires à Burman [Jean Masson] ; pourtant JA avait été très gentil avec lui quand il s'est trouvé à Genève, notamment en raison de ses élèves [William et Gilbert II Burnet]. Mais sa réaction doit s 'expliquer par l'estime manifestée par JA à l'égard de Le Clerc et de ses ouvrages. Pourquoi toutefois s'est-il laissé aller à un chagrin très injuste à l'égard d'un homme que tous les gens de lettres doivent chérir? Il paraît qu'il est à présent en Angleterre auprès de l'évêque de Winchester [en réalité Worcester, à savoir William I Lloyd] ; dans ce pays-là, le seul où régnaient le bon goût et le vrai savoir, la situation se dégrade pour ce qui concerne la religion et les sciences et on se laisse aller à des principes très peu raisonnables. Comme rien d'intéressant ne se publie à Genève, JA fait cadeau à Le Clerc de 50 florins pour qu'il s'achète un ouvrage; il a dit à [Pierre I] Got que c'était pour une emplette de livres. Il voudrait avoir une véritable fortune pour aider les gens de Lettres, et spécialement son correspondant, qui lui a tellement appris et à qui il doit le peu de goût qu'il a. Les moments les plus agréables de sa vie sont ceux qu'il passe à lire ses ouvrages. Il ne dit pas cela par complaisance mais parce qu'il le sent. Pour son discours des Promotions, il voudrait faire une allusion à Ézéchiel Spanheim, récemment disparu, et demande à Le Clerc de la documentation puisque celui-ci a dû recevoir des mémoires pour son journal. Tout le monde cherche à Genève la théologie de Limborch [Theologia Christiana], de même que le Nouveau Testament de Le Clerc [Amsterdam, 1703] et celui de Hammond [Novum Testamentum, Amstelodami, 1699] parce que les libraires n'en ont plus; JA espère qu'ils seront réimprimés.