Lettre 1949 de Paul Reinaudin à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.R.1

Il y a quéque tems

Reinaudin a écrit à JA il y a quelques temps à propos des relations très tendues entre [Charles] Bastie et [Cyprien] Appia, en lui faisant savoir que le différend avait été levé et l'amitié rétablie. Au dernier synode qui s'est tenu la semaine dernière, tout a été ratifié, le passé définitivement enseveli et les deux parties se sont engagées au respect et à l'amour mutuels. Reinaudin a tout fait pour que le conflit se résolve de cette manière, comme le lui avait recommandé Chetwynd, l'envoyé de Sa Majesté Britannique [Anne Stuart] à qui il avait rendu visite au camp. Il a eu aussi l'occasion de faire la révérence de la part des Vallées à Palmes, le nouvel envoyé d'Angleterre, qui se trouvait au même endroit et où Reinaudin était allé pour obtenir de Son Altesse Royale [Victor-Amédée II] la permission de tenir le synode, ce qui a été tout de suite accordé. Maintenant que la vallée de Saint-Martin est soumises, il leur manque cinq ministres. Ils sont accablés de fatigue à force de servir des Églises très écartées; il n'est pas étonnant que les ministres des Vallées aient toujours été du dernier degré, le trop grand nombre de prédications les empêchant de monter plus haut. Les peuples n'en veulent rien rabattre puisque les ministres dépendent d'eux comme des esclaves pour leur modeste entretien. Tout irait beaucoup mieux dans le pays si les pasteurs pouvaient recevoir leurs gages d'ailleurs. Du reste les peuples, dépourvus qu'ils sont de livres, sont ignorants; ce serait une bonne chose s'ils pouvaient recevoir des catéchismes et autres ouvrages, surtout italiens. En effet Son Altesse Royale lui a recommandé expressément de faire en sorte que cette langue soit cultivée dans les Vallées. Si on avait des cantiques sacrés, on pourrait les chanter partout, à l'instar de ce qui se passe dans l'Église de Reinaudin qui en est pourvue. Il est chargé par le synode de demander à JA de l'aider sur ce point. Ils ont pensé envoyer à l'évêque de Londres [Henry Compton] un mémoire en faveur de ces Églises avec une lettre signée de tous les pasteurs. Le porteur de cette lettre vient du Dauphiné; il a retiré du Val Queyras 13 personnes qui étaient dans le bourbier et il les conduit dans la Hesse (?) où ils ont des parents.

Adresse

Genève

Commentaire

La date du synode de Villar, auquel Reinaudin fait allusion en le situant une semaine avant la rédaction de sa lettre, a été vérifiée sur les manuscrits conservés dans les archives vaudoises de Torre Pellice. Il s'avère que ce synode s'est bien tenu le 23.10.1708. Reinaudin a donc dû se tromper dans la datation de sa lettre puisqu'il semble la dater du 11.10.1708. Nous proposons donc de lire 31 à la place de 11, en faisant l'hypothèse que la lettre soit datée du 31.10.1708 et que Reinaudin se soit trompé.

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre