Lettre 1710 de Samuel Werenfels Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (L)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.W.3

Extrait dans Hermanin, Werenfels, p.110, n.174.

Accepi heri à

Werenfels a reçu le paquet et la lettre de JA par le biais de [Jean-Jacques (?)] Korn. Il le remercie des hymnes. Il y a peu de jours il avait écrit à JA une lettre dans laquelle il recommandait les deux Bâlois [Bischoff (?) et Maerckt (?)]qui la lui rendraient mais il la leur a envoyée trop tard puisqu'ils étaient déjà partis. Werenfels serait très content si ces jeunes gens et d'autres personnes s'apercevaient que JA est bien disposé à l'égard des Bâlois à cause de son ami Werenfels! Quel bonheur auront-ils à suivre avec diligence les leçons de JA! Qu'il aimerait lui-même apprendre la bonne doctrine de la bouche de son ami! JA aurait-il peut-être oublié qu'il lui a promis dans sa lettre l'esquisse de sa théologie? Il le lui rappelle, en ajoutant qu'il voudrait le corps entier et non seulement l'ébauche. Il est allé assez loin pour s'apercevoir des défauts des systèmes reçus mais il sent que ce serait au-dessus de ses forces de les corriger, d'autant plus que le but devrait être davantage d'édifier que de renverser. JA est, par contre, entre tous le plus apte à un tel travail mais il faut que Dieu affermisse sa santé. Quant à ce que JA dit de la santé de Werenfels, à savoir qu'il se porte très bien, cela est aussi la conséquence de ce qu'il se ménage excessivement. Personne n'est moins vaillant que Werenfels pour l'effort, en particulier pour l'effort intellectuel. Il avait déjà entendu dire que certains Genevois n'avaient pas été satisfaits de la décision de la Compagnie au sujet de la Formula Consensus; il estime qu'il faut modérer le zèle de ceux qui veulent une abolition intégrale du formulaire et se contenter de mitiger la signature. Il ne faut pas exacerber les Confédérés dont les ecclésiastiques pourront se concilier la faveur s'ils font preuve d'une plus grande modération que les politiques qui veulent l'abolition totale. Mais il est superflu de dire cela à JA. Il n'en a pas encore parlé à l'antistès [Johann Rudolf Zwinger] ; il attend une occasion pour le faire, ne voulant pas lui en parler expressément. Les Bâlois ne se mêleront pas de l'affaire de Werndli à moins que quelque théologien anglais n'intervienne et ne déclare que le chapelain a été officiellement chargé de cette mission. Mais on peut penser que si la chose leur tient à cœur, ils la confieront à un homme plus capable que celui-ci. Werenfels souhaiterait pourtant que cette affaire fût l'occasion de resserrer les liens avec l'Église d'Angleterre.

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Genève

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Genève

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