21 Lettres

Lettre 1701 de Ludwig Friedrich Bonet [de Saint-Germain] à Jean-Alphonse Turrettini

Londres 18.05.1706 [07/18.05.1706]

J'ay tout sujet de craindre

Cela fait un an que Bonet a reçu les lettres que la Compagnie des pasteurs a adressées à l'archevêque de Cantorbéry [Tenison] et à l'évêque de Londres [Henry Compton] et il explique les démarches qu'il a entreprises. Pour ce qui est du premier, il fut marri des plaintes genevoises mais reconnut ne pas pouvoir faire grand-chose. En effet son crédit ne s'étend pas sur ces épiscopaux outrés qui blâment toutes les Églises qui ne suivent pas leur discipline; ces gens-là utilisent les termes d'Écosse,...

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Londres 18.05.1706 [07/18.05.1706]


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 489 (f.123-126)


J'ay tout sujet de craindre


Cela fait un an que Bonet a reçu les lettres que la Compagnie des pasteurs a adressées à l'archevêque de Cantorbéry [Tenison] et à l'évêque de Londres [Henry Compton] et il explique les démarches qu'il a entreprises. Pour ce qui est du premier, il fut marri des plaintes genevoises mais reconnut ne pas pouvoir faire grand-chose. En effet son crédit ne s'étend pas sur ces épiscopaux outrés qui blâment toutes les Églises qui ne suivent pas leur discipline; ces gens-là utilisent les termes d'Écosse, de Hollande et de Genève pour désigner les présbytériens du royaume. À la suite de ces considérations, il n'estima pas opportun de répondre à la Compagnie; appartenant aux épiscopaux modérés, il n'aurait jamais pu obtenir des outrés une satisfaction quelconque à l'égard de Genève. Il a très peu de crédit parmi les rigides, à cause justement de sa modération, et certains vont même jusqu'à le définir présbytérien. Bonet pense donc avoir davantage de chances avec l'évêque de Londres, qui appartient au parti tory et qui est plus écouté par les épiscopaux rigides; en outre c'est lui qui a la charge des rapports avec les Églises étrangères. JA pourra voir, par les deux lettres que Bonet lui fait parvenir et qui sont l'une de l'évêque et l'autre du maître ès arts Knight, qu'on regrette les attitudes que certains oxoniens ont assumées à l'égard de Genève et qu'on tâchera pour le futur d'en empêcher d'analogues. Bonet ajoute par la suite que c'est grâce au chapelain [Brocas] de l'évêque qu'il a pu obtenir de celui-ci la lettre sus-mentionnée; celle-ci est adressée à la Compagnie et non pas directement à JA, comme l'évêque avait envisagé de faire. Il félicite enfin JA pour d'avoir été élu à la chaire jadis occupée par [Louis I] Tronchin; l'Académie n'aurait pas pu trouver meilleur successeur. [Ferdinand] de Montmollin, que JA avait recommandé à Bonet, a été reçu maître ès arts à l'Université d'Oxford à l'occasion de la célébration faite par cette Université du jubilé de celle de Francfort; Bonet lui-même reçut, en compagnie d'autres personnalités, le titre de docteur en droit civil. Il n'a pas encore reçu les deux harangues doctorales de JA [De studiis emendandis et De scientiarum vanitate].

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Londres

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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