JA écrit à son correspondant à cause de toutes les marques de bonté que celui-ci lui a données, bien qu'il ne lui ait pas envoyé de lettre depuis longtemps. Il y a en effet une affaire qui secoue l'Église de Genève dont il aimerait l'informer. Un jeune ministre français [Vial de Beaumont], apparenté à une famille considérable de Genève, a été nommé par le Magistrat pour faire partie de la Compagnie des pasteurs. Quand on lui a présenté la Formule [Consensus helveticus] pour qu'il l...
Minute autographe. Inédite. (F) Bibliothèque de Genève, Ms fr 481 (f.325-326)
Quoi que je
JA écrit à son correspondant à cause de toutes les marques de bonté que celui-ci lui a données, bien qu'il ne lui ait pas envoyé de lettre depuis longtemps. Il y a en effet une affaire qui secoue l'Église de Genève dont il aimerait l'informer. Un jeune ministre français [Vial de Beaumont], apparenté à une famille considérable de Genève, a été nommé par le Magistrat pour faire partie de la Compagnie des pasteurs. Quand on lui a présenté la Formule [Consensus helveticus] pour qu'il la signe, il a répondu qu'il n'avait pas examiné assez ces matières pour se prononcer mais qu'il était prêt à signer qu'il n'enseignerait rien de contraire là-dessus et qu'il ne troublerait pas la paix de l'Église. La Compagnie décida d'accepter ces conditions mais quelques pasteurs ne furent pas d'accord et s'échauffèrent beaucoup; ils menacent maintenant d'alerter les alliés suisses. Ces menaces ne font pas peur car on est convaincu que les louables Cantons sont trop équitables pour ne pas approuver la conduite de la Compagnie. En effet on ne prétend nullement abroger le règlement qui garde toute sa force; on estime seulement suffisant de ne rien enseigner de contraire sur ces matières qui ne sont nullement nécessaires au salut, comme en conviennent même les plus échauffés. Il écrit ces choses pour que le correspondant, au cas où on écrirait contre eux, puisse informer sur l'état des choses et empêcher qu'on les condamne sans les avoir entendus. Il le prie de transmettre ces informations aux bourgmestres [Heinrich I] Escher et [Andreas] Meyer pour qu'il n'aient pas de mauvaises impressions sur leur conduite.
Adresse
[Zurich]
Commentaire
On possède une autre minute, incomplète, de la même lettre (Ms fr 481, f.209r°). L'allusion aux bourgmestres Escher et Meyer permet de dire que JA s'adresse à un correspondant zurichois. Or nous savons, par la lettre de Hans Jakob II Escher du 22.05.1706, que JA avait écrit auparavant à son beau-père, H. Hess, ignorant apparemment que celui-ci était décédé l'année précédente; il ajoute qu'il s'est acquitté de la commission auprès des deux bourgmestres dont JA avait chargé Hess, ce qui correspond au contenu de notre lettre. D'autre part Ostervald, dans sa lettre du 28.04.1706, en incitant JA à écrire, à propos du Consensus, non seulement à Lausanne et à Berne mais aussi à Zurich, lui conseille de s'adresser à Hottinger, ce que le Genevois fait à la date du 30.04.1706. Il est donc vraisemblable que la lettre à Hess remonte approximativement à la même période.