101 Lettres

Lettre 896 de François Janiçon à Jean-Alphonse Turrettini

Paris 01.04.1695 [01.04.1693]

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Janiçon remercie JA de ce qu'il a fait en faveur de deux cadets [Derval de La Boulonnière I et II (?)] qu'il lui avait recommandés; il a communiqué à leur mère ce que JA lui avait écrit. Le Genevois ne lui a pas encore répondu concernant le manuscrit de l'histoire de la régence d'Anne d'Autriche qui a été communiqué à Janiçon et que celui-ci pensait pouvoir être imprimé à Genève. Mais probablement cela n'intéresse-t-il pas les libraires de cette ville qui ne veulent pas l'acheter au prix demandé...

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Paris 01.04.1695 [01.04.1693]


Lettre autographe, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.10.I


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Janiçon remercie JA de ce qu'il a fait en faveur de deux cadets [Derval de La Boulonnière I et II (?)] qu'il lui avait recommandés; il a communiqué à leur mère ce que JA lui avait écrit. Le Genevois ne lui a pas encore répondu concernant le manuscrit de l'histoire de la régence d'Anne d'Autriche qui a été communiqué à Janiçon et que celui-ci pensait pouvoir être imprimé à Genève. Mais probablement cela n'intéresse-t-il pas les libraires de cette ville qui ne veulent pas l'acheter au prix demandé de cinq cents écus d'argent. Janiçon énumère ensuite la liste des ouvrages publiés par Lubin, qui est décédé le mois passé d'une apoplexie; il en avait d'autres en réserve qu'il se proposait de faire paraître. Picques, bibliothécaire du Collège Mazarin, est au centre d'une affaire qui l'a mis aux prises avec le sous-bibliothécaire Francastel. La brouille entre les deux hommes est allée si loin que les gens du roi [Louis XIV] et du Parlement, qui sont les inspecteurs de la bibliothèque, ont obligé Picques à démissionner, moyennant une pension annuelle de cent écus. Plusieurs docteurs de Sorbonne se sont présentés pour lui succéder mais la Sorbonne s'est refusée à accepter la démission de Picques, prétextant qu'elle doit être remise entre ses mains. Or Picques, qui n'avait accepté de démissionner qu'avec répugnance, se refuse à présenter une nouvelle démission. L'origine de toute l'affaire est l'humeur hargneuse du bibliothécaire, qui avait déjà eu un différend avec le prédécesseur de Francastel. Il est fâcheux que le correspondant à Paris de l'ami bernois de JA ne se décide pas à lui donner son nom et son adresse, causant ainsi de l'embarras à JA lui-même. Pour ce qui concerne [Daniel] Larroque, l'expéditeur n'a pas de nouvelles récentes depuis qu'on a laissé au prisonnier la liberté de voir ses amis. Janiçon a envoyé son fils [Jacques-Gaspard Janiçon de Marsin] le visiter. Il semble que des marchands genevois, de retour d'Angleterre et de Hollande, soient sur le point de passer par Paris; il espère en tirer des nouvelles sur le différend qui oppose là-bas ses amis. Il faudrait qu'ils se réconcilient et mettent ainsi un terme à une querelle qui a scandalisé bien des gens. Il a reçu des lettres d'Angleterre l'informant du dénombrement qu'on a fait dans les deux archevêchés de Cantorbéry et de York. Dans le premier, on a recensé 3 477 254 conformistes, 186 077 non conformistes et 23 856 catholiques romains; dans le deuxième, 350 892 conformistes, 5 525 non conformistes et 11 978 catholiques romains. Janiçon a de la peine à croire que le nombre des non-conformistes soit si petit.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Paris

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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