143 Lettres

Lettre 794 de François Janiçon à Jean-Alphonse Turrettini

Paris 26.02.1694

Je recus hier

Janiçon, étant indisposé, n'a pas pu aller chez [Daniel] de Larroque mais il l'a prié de venir à la maison et lui a fait part de la proposition de JA. Celui-ci a répondu qu'il n'était plus en possession de l'ouvrage de son père [Mathieu I] – une suite de l'histoire ecclésiastique jusqu'au premier Concile de Nicée – qu'il a remis entre les mains d'un libraire de Hollande qui s'était engagé à le publier en dix-huit mois. Or il n'en a rien fait. En tout cas, même s'il en était encore le maître, il...

page 1

2222_794-1-2_ug68578_turrettini_file.jpg

page 2


2223_794-3-4_ug68579_turrettini_file.jpg

Paris 26.02.1694


Lettre originale non autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.J.4


Je recus hier


Janiçon, étant indisposé, n'a pas pu aller chez [Daniel] de Larroque mais il l'a prié de venir à la maison et lui a fait part de la proposition de JA. Celui-ci a répondu qu'il n'était plus en possession de l'ouvrage de son père [Mathieu I] – une suite de l'histoire ecclésiastique jusqu'au premier Concile de Nicée – qu'il a remis entre les mains d'un libraire de Hollande qui s'était engagé à le publier en dix-huit mois. Or il n'en a rien fait. En tout cas, même s'il en était encore le maître, il a dit qu'il ne le remettrait pas à JA et que celui-ci aurait bien pu lui en parler pendant son séjour parisien. L'impression des œuvres du père Sirmond avance bien mais comme elle se fait dans l'imprimerie du Louvre aux dépens du roi et que l'imprimeur n'a pas encore été remboursé des avances qu'il a faites, il y a toute apparence qu'elle ne se terminera pas de si tôt. On avertira JA dès que la Satire contre les femmes de Boileau [Satire X] sera publique et on la lui enverra; mais il faudra attendre jusque là, l'auteur n'en ayant donné des copies qu'à ses amis. Janiçon est bien aise que JA soit content du solliciteur de procès qu'il lui a indiqué. Comme il l'a déjà fait avec Lacombe et [Étienne] Polier, il raconte ensuite des aventures qui sont arrivées à [Joseph] S[aurin], que JA connaît. [Isaac] Papin lui remit une quittance pour recevoir sa pension mais Saurin dit qu'après l'avoir reçue, l'argent lui avait été pris dans la maison du chanoine chez qui il logeait. Après cela il remit en dépôt une somme de deux ou trois mille livres entre les mains de ce chanoine qui l'employa à son insu. Il fut donc obligé de se contenter d'une obligation du chanoine; cependant, à la mort de celui-ci, on trouva dans le testament qu'il ne lui devait rien et que ce fut par la force qu'il lui donna cette obligation. La chronique médisante dit que le chanoine était amoureux de la femme de Saurin; il a tout laissé à l'Hôpital général. Si les directeurs de celui-ci étaient au courant de l'histoire, ils ne manqueraient pas de s'en prévaloir contre cette obligation.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Paris

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

page 1

2222_794-1-2_ug68578_turrettini_file.jpg

page 2


2223_794-3-4_ug68579_turrettini_file.jpg