Lettre 727 de Jean-Alphonse Turrettini à Bénédict II Turrettini

Lettre autographe, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Ea.5.7

J'ai receu vos lettres du 26

Sans doute la famille aura-t-elle reçue les papiers désormais. JA n'a aucune nouvelle de Lyon à propos de la boîte de biscuits. Il doit se rendre le jour suivant à Fontainebleau avec Daniel Martine pour parler avec [Pierre] Stoppa; il est un peu fatigué de tous ces voyages mais il s'estimera bien récompensé si cela peut être utile à la famille. On ne sait rien de très précis au sujet de la bataille qui a eu lieu en Piémont, sinon qu'elle a été très sanglante. On parle de 10'000 tués ou blessés du côté des ennemis et on en reconnaît 2'000 du côté français. Mais cela ne correspond peut-être pas à la réalité. La nouvelle de la mort de [Charles] de de Schomberg afflige beaucoup JA qui en avait reçu beaucoup de marques de tendresse. Charleroi a capitulé après presque un mois de tranchée ouverte. On ne connaît pas encore les détails de l'affaire. JA est satisfait d'apprendre que ses livres sont bien arrivés d'Angleterre mais il s'inquiète du sort des hardes qu'il a remises à [Étienne] Seignoret en quittant Londres et dont il n'a aucune nouvelle. Il craint que tout ne se soit trouvé embarqué sur ces navires gênois qui ont été pris et menés en Provence. Cela le contrarierait fort parce qu'elles ont coûté cher et que, surtout, il en a bien besoin. Il y avait notamment des bas et des gants qu'il voulait offrir à son arrivée. Il va lui falloir trouver autre chose. Outre cela, il y avait un habit noir, un castor, des chemisettes, des couteaux et des épingles. JA s'étonne de ce que les porcelaines de Delft, confiées à [Jean-Antoine I (?)] de Normandie, ne soient pas arrivées. Il craint aussi un désastre pour elles. Tant pis pour lui qui s'est encombré de bien trop de choses. À Paris, il a acheté beaucoup de livres. Il sait que c'est une folie mais la tentation était trop grande. Pour y mettre un terme, il faut s'en aller. Il rentrera en tout cas à Genève avant l'hiver. [Antoine II] Saladin y arrivera bientôt. JA pense que bien des gens seront trompés à son sujet mais qu'il ne leur faudra pas longtemps à se détromper car ses voyages ne lui ont pas beaucoup profité; pour que cela fût le cas, il aurait dû être disposé à accepter les avis des autres et à juger ceux-ci capables d'en donner. Mais sur tout ceci, silence. [Germain] Colladon est en Normandie. Il en reviendra à la fin de la semaine pour partir dans l'autre. On remettra à Duhamel les perruques du cousin Horace[-Bénédict Turretini].

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