24 Lettres

Lettre 694 de Barthélemy Micheli du Crest à Jean-Alphonse Turrettini

Genève 25.08.1693

Nous avons eu cette semaine

On a reçu deux lettres de JA dont l'une arrivée en retard. [Jean-Robert] Chouet a montré à Micheli celle que JA lui a écrite et dont il s'est réjoui. Cet homme a eu une grande joie de constater que JA profitait bien des connaissances que lui avait procurées son parent [Nicaise]. Il n'est pas de ceux qui voudraient abréger le séjour de JA et il partage entièrement les sentiments de celui-ci. Du reste, JA doit se convaincre qu'on lui fait entièrement confiance car lui seul sait mieux que quiconque...

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Genève 25.08.1693


Lettre autographe, signée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.M.20

Budé, Lettres, II, p.313-315. Omissions.


Nous avons eu cette semaine


On a reçu deux lettres de JA dont l'une arrivée en retard. [Jean-Robert] Chouet a montré à Micheli celle que JA lui a écrite et dont il s'est réjoui. Cet homme a eu une grande joie de constater que JA profitait bien des connaissances que lui avait procurées son parent [Nicaise]. Il n'est pas de ceux qui voudraient abréger le séjour de JA et il partage entièrement les sentiments de celui-ci. Du reste, JA doit se convaincre qu'on lui fait entièrement confiance car lui seul sait mieux que quiconque ce qui lui est utile. Micheli lui réitère ses félicitations pour l'heureuse issue du procès. On doit maintenant tout recommancer à Grenoble où l'on aura besoin de bonnes recommandations et JA est invité à ne rien négliger pour cela. L'homme dont il leur a parlé [Gilliers] est un bon homme mais très menteur; il ne pense pas qu'on puisse donner beaucoup de crédit à ses recommandations. Si on osait faire des suggestions à JA, il faudrait qu'il écrive à [Angélique] Bibaud pour l'informer du procès et de la grande aide reçue de Pavillon. Madaillan est finalement arrivé; Micheli l'a vu dans la salle basse de la famille Turrettini, amené par le résident [d'Iberville] ; il a salué la tante de JA [Marie I Turrettini] et dit beaucoup de bien de celui-ci. Il a dit vouloir aller en Italie et ne pas vouloir faire un long séjour à Genève. Lafond [I] devrait être arrivé aussi, qui a été quelques temps à Paris avec JA. On se fait quelques soucis pour la santé de JA, compte tenu des grandes chaleurs qu'on a depuis trois semaines. Dans une lettre au résident, [Pierre] Stoppa dit vouloir s'employer avec chaleur à l'affaire de [Philis] Micheli et demande un mémoire que [Marc (?)] Micheli a, semble-t-il, déjà envoyé. Pour plus de sécurité, l'expéditeur lui-même en joint un dans cette lettre. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud. Il y a chez Villars le jeune de Chabot [II] que son père [I] y a envoyé faire ses exercices; JA ne doit pas oublier le bon accueil qu'il a reçu dans leur maison et l'amitié qui lie Madame Chabot à la tante Marie. Il n'a plus donné de nouvelles du gendre [Loys de Villardin] de [Georges Polier] de Vernand. JA est réputé pour les belles lettres qu'il a écrites à Devaulx [I] et dont on attend la continuation. C'est aujourd'hui la Saint-Louis et JA peut faire une petite relation de l'Académie et des prix qu'on y donne ce jour même. JA aura su la fin du siège de Sainte-Brigida; les assiégés, qui étaient toujours restés en contact avec Pignerol, se sont retirés. Les alliés prétendent que la prise ne leur a pas beaucoup coûté. On ne sait rien pour la suite; on dit qu'on attend de gros canons pour attaquer la citadelle qui est, pour ainsi dire, commandée depuis la hauteur de Sainte-Brigida. La plupart des gens disent pourtant qu'on passera plusieurs fois devant la citadelle sans pour autant l'investir. Il faut donner le temps à l'armée de Catinat de se fortifier; en effet, de tous les côtés il y a des troupes en marche dans ce but. Au sujet des réfugiés, il semble que les Messieurs de Berne se soient décidés à aider ceux qui veulent partir; plusieurs l'ont déjà fait mais il ne s'agit que du peuple et des artisans, les dames ne parlant nullement de quitter la ville. Rien ne pourra les obliger sinon l'extrême disette. On a reçu une lettre du pauvre [Paul] L'Escot qui est sans nouvelles de JA et ne sait pas où il se trouve en ce moment. Il a sujet d'être assez content de la situation qu'il occupe actuellement mais son humeur inquiète lui fait probablement désirer un changement. [Jean-Antoine] Dautun est appelé à Francfort et s'il peut s'y établir, il ne le regrettera pas. Pour la chaire de philosophie, l'affaire a été renvoyée à une date indéterminée; ils croyent qu'avec la famine qu'on a, il n'est pas à propos de philosopher. Il est vrai qu'on n'a jamais été dans une telle nécessité, non pas tant à cause de la récolte locale, qui a été d'autres fois aussi misérable, que du peu d'espoir qu'on a de recevoir de l'aide de l'extérieur. Il ne"faut pas oublier qu'on a aussi à nourrir les troupes qui séjournent dans le voisinage. Par la lettre de Stoppa au résident, il apparaît qu'on fait des efforts pour faire venir du blé; il faudra que JA, en bon citoyen, lui exprime au nom de tous sa reconnaissance et souligne l'opportunité de recevoir de l'assistance de la France plutôt que d'être obligés d'aller demander de l'aide à des gens qui n'aiment guère les Genevois. Le commerce avec l'Angleterre et la Hollande est régulier, ce sont seulement les lettres qui vont en Allemagne qui sont bloquées.

Adresse

[Paris]


Lieux

Émission

Genève

RĂ©ception

Paris

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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