Lettre 652 de Barthélemy Micheli du Crest à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.M.20

Nous aurions tort

La famille est contente car elle a reçu cette semaine deux lettres de JA mais il est vrai que celui-ci pourrait les faire plus longues et donner davantage de détails, notamment sur sa santé. [Germain] Colladon, qui est arrivé depuis huit jours, assure qu'il l'a laissé dans un bon état et se dit convaincu que l'air de Paris contribuera au rétablissement complet. On lui a fait toutes les honnêtetés possibles. Micheli a transmis à d'Iberville les compliments de JA; il serait ravi que ses amis puissent lui rendre de bons offices. La famille Bibaud est contente de l'avantage que JA retire de la connaissance de Pavillon et, pour Micheli, il a pris une bonne décision en changeant de quartier pour se rapprocher de ce personnage. Cela est d'autant plus important si le séjour de JA doit être considérable, comme bien des raisons le veulent. Si tel devait être le cas, JA aurait toutefois à combattre sa mère, qui ne veut rien entendre et qui, les oreilles pleines des propos des réfugiés, réclame son retour. C'est à JA de s'expliquer avec elle et de lui faire comprendre la nécessité d'un séjour conséquent. Si on n'écoutait que la tendresse et le désir de revoir JA, on le presserait de rentrer mais ce serait le priver d'un grand avantage que de l'obliger à un séjour aussi court à Paris. Micheli écrira à son frère [Jacques Micheli du Crest] la visite que JA a ponctuellement rendue à [Judith] de Saint-Hilaire. Il aurait souhaité qu'il pût voir aussi [Judith de La Wespière] de Liembrune. À ce propos, il aimerait savoir de [Samuel I] Bernard si cette dame lui a versé pour Micheli ou [Jean-Louis] Calandrini une somme de 500 livres qu'elle devait lui envoyer. Rien de particulier pour ce qui est des nouvelles publiques: le Piémont ne fournit rien de considérable. Il semble que les alliés veuillent aller du côté de la Provence mais cela ne réussira pas mieux qu'en Dauphiné. Au moment où on l'attendait le moins, le Canton de Zurich a donné quatre compagnies aux États et on voulait en avoir autant de Berne. Dès qu'on a su la capitulation signée à Zurich, on a saisi toutes les affaires qu'ils avaient en France, en Franche-Comté, en Alsace et ailleurs. Cela fera peut-être réfléchir les Messieurs de Berne quant à l'opportunité de signer à la légère. Quand on considère que ces troupes serviront à peu de choses et qu'elles ne pourront jamais servir contre la France, on se rend compte que le but n'était pas de chercher un secours mais de rompre la neutralité. La prochaine Diète fera sûrement un grand bruit sur cela qui va à l'encontre des délibérations des Diètes précédentes. Micheli a pour le moment la goutte à la main gauche; si elle vient aussi à la main droite, JA sera pour quelque temps à l'abri des lettres de son cousin. Il ne faut pas que JA considère son a.b.c. comme de la bagatelle.

Adresse

[Paris]

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Paris

Conservation

Genève

Cités dans la lettre