Lettre 648 de Jean Bazin de Limeville à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.10.I

Je n'eus que vendredy

Bazin n'a eu que vendredi la lettre de JA du 22 mai; il est très content de la manière sage et prudente dont celui-ci a conduit la négociation. C'est beaucoup que Madame de M[orogues de Médan, Anne I] désavoue ce qu'elle a fait. Elle prétend ne pas avoir touché à l'honneur et il faut l'en croire même si ses lettres pourraient plutôt prouver le contraire. Elle n'a eu aucune part à la lettre scandaleuse sinon de l'avoir envoyée ici. Elle a de l'obligation à l'égard des trois messieurs qui ont visité l'auteur de cette lettre de ne pas avoir obligé celui-ci de dire de qui il tenait les mémoires qui ont servi de base à sa lettre. Mais il s'agit du passé. Menjot n'avait pas la même raison de donner la lettre de Bazin que celui-ci l'avait de donner la sienne. Bazin reconnaît que ce qu'il lui a écrit pouvait être pour lui sans l'être pour les autres. Un trait de latin et de bon sens était de son goût, Bazin l'en régala sans rien imputer à sa famille. Le sang collatéral est une raillerie qui n'était destinée qu'à lui et que du reste Bazin tenait de lui dans une circonstance de grand mécontentement de ses nièces. La triste expérience est une chose qui ne doit pas être nouvelle pour Madame de Médan, comme Bazin s'en est souvent plaint. Elle fait retomber sur Bazin le chagrin qu'elle a peut-être envers elle-même pour avoir si peu fait pour les faire cesser. Si sa passion s'éteint, elle changera de ton et trouvera ses doléances très peu fondées. Il faut que JA sache qu'elle donne facilement dans l'hyperbole et exprime souvent des idées qui sont plus fortes que le sentiment qu'elle en a.

Adresse

Paris

Commentaire

Le fait que la lettre ait été envoyée à Paris, lors du séjour que JA fit dans la capitale, permet de rétablir le millésime.

Lieux

Émission

Réception

Paris

Conservation

Genève

Cités dans la lettre