Lettre 394 de Jean-Antoine Dautun à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 486 (f.290-291)

Je mettois la

Dautun a reçu deux lettres de JA presqu'en même temps. Il commencera par répondre à la première. JA ne pouvait pas dire non à Jurieu. Quoi qu'il en soit, on lui doit beaucoup d'égards. Dautun aurait préféré que son ami prêchât sur le premier texte, qui aurait exercé son esprit plus que l'autre. Il avait cru que la mort de [Pierre] Du Bosc avait donné lieu à ce choix. Il conseille JA de ne pas reculer quand il y a un texte qui lui plaît, même s'il semble offrir de la difficulté. L'histoire que JA lui a raconté au sujet de [Daniel I] de Superville le fâche; il voudrait que les hommes talentueux soient aussi des hommes à la vertu sincère. Il vaut mieux en faire un maître de prédication qu'un ami de cœur; il est marri que l'histoire de son mariage soit un mensonge. Il aimerait bien voir l'écrit de La Placette [Traité de l'orgueil] dont JA lui a parlé. Même s'il fait confiance à son jugement, il voudrait en juger lui-même. Que fait le commensal [Antoine II Saladin] qui n'est pas parti avec les autres messieurs [Samuel Ravier, Ami (?) Perdriau] et qui est resté avec JA? Quant à l'autre compagnon [Paul L'Escot], il pourra peut-être prendre parti pour l'Irlande puisqu'on fera sûrement quelques colonies là-bas, comme le laisse penser le fait que les Messieurs de Suisse ont fait comprendre aux réfugiés qu'ils doivent songer à partir. Cela est vrai pour Zurich mais Dautun ne sait pas si ça l'est aussi pour Berne. On cherche à Lübeck un ministre qui puisse prêcher en français et en hollandais, ou en français et en allemand. Peut-être l'un ou l'autre des proposants qu'ils ont vus ensemble – [Daniel] Brunier, [Pierre I (?)] Coste, [Pierre (?)] Villaret et celui de Leyde, grand parleur et petit homme – pourraient-ils faire l'affaire? Les gages sont assez considérables. JA pourra en parler à Jurieu à qui tout le monde s'adresse pour avoir quelque chose. Il a rencontré de La Conseillère chez [Jean-Jacques] Ployard avec d'autres messieurs. Ils n'ont échangé aucun compliment. Vers la fin, quelqu'un a raconté l'histoire d'un jésuite qui avait escroqué l'écrit d'un ami janséniste pour s'en servir ensuite contre lui. À ce moment-là, de La Conseillère se leva d'un bond pour dire que c'est ainsi que fait Jurieu. Dautun sait qu'il a dit cela pour leur faire de la peine, à lui et à [Antoine] Coulan. Les demoiselles que JA avait recommandées sont passées par Hambourg sans le saluer. Il ne sait pas si Ravier est arrivé à Genève. Il plaint son sort, d'autant plus qu'il y a peu de gens plus propres que lui à remplir l'espérance des Églises. JA partira vraisemblablement dans un mois pour l'Angleterre et Dautun sait par ce que lui a écrit [Barthélemy Micheli] du Crest qu'on l'attend avec impatience à la maison. Il est probable qu'il abrègera donc son voyage. [Jean (?)] De la Porte est à Genève où on lui fait une pension. Le frère de Dautun [Pierre] lui a écrit qu'il a beaucoup d'obligations à l'égard de la famille de JA. La paroisse de Dautun a perdu l'un de ses principaux membres, un riche marchand qui œuvrait beaucoup pour la paix; il se nommait Tomlo.

Adresse

Rotterdam

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Rotterdam

Conservation

Genève

Cités dans la lettre