Me voici encore
Jallabert est encore à Genève, en dépit de sa résolution d'aller rejoindre JA. Il fera le voyage au printemps, de façon à passer la mer avec lui, à moins qu'il ne doive se rendre en Brandebourg. Il le prie de ne pas donner dans les sentiments charitables de ceux qui décrient les pauvres ministres français. Pour en connaître quelque-uns, JA sait qu'ils ne sont pas aussi noirs qu'on le prétend. Si tout le monde avait l'esprit aussi juste et le cœur aussi droit que son correspondant, il est sûr qu'...
ms_fr_00487_f259r_ug62421_turrettini_file.jpg
ms_fr_00487_f259v_ug62422_turrettini_file.jpg
Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F) Bibliothèque de Genève, Ms fr 487 (f.259)
Jallabert est encore à Genève, en dépit de sa résolution d'aller rejoindre JA. Il fera le voyage au printemps, de façon à passer la mer avec lui, à moins qu'il ne doive se rendre en Brandebourg. Il le prie de ne pas donner dans les sentiments charitables de ceux qui décrient les pauvres ministres français. Pour en connaître quelque-uns, JA sait qu'ils ne sont pas aussi noirs qu'on le prétend. Si tout le monde avait l'esprit aussi juste et le cœur aussi droit que son correspondant, il est sûr qu'on se tolèrerait mieux les uns les autres et on ne traiterait pas avec autant de rigueur des gens qui ne sont coupables que parce qu'ils sont malheureux. Il lui parlera de ce sujet dans quelque temps. Mais voici quelques nouvelles de ce pays, même de cette rue. Poulain [François Poullain de La Barre] a fait imprimer un ouvrage dédié à [Andrienne (?)] Perdriau sur tous les méchants mots qui se disent à Genève. Mademoiselle de Haute-Rive est retournée en France dans le plus grand secret. Elle ne révéla son dessein qu'à sa tante et à trois ou quatre personnes. Officiellement, elle prétendit qu'elle allait passer six ou sept semaines du côté de Berne chez une de ses amies qui l'en priait. D'après son oncle, elle est bien arrivée et on ne l'inquiète guère. Jallabert craint pourtant que, dès lors qu'elle voudra revenir, on ne la retienne dans un couvent. La cause de son voyage est l'indisposition de son oncle ou mieux une histoire de testament qu'elle s'est imaginée de pouvoir faire changer. Jallabert craint qu'elle ne se soit trompée dans son calcul. On a fait courir des bruits très désavantageux et faux contre elle. Il voit assez souvent la personne qu'on soupçonne et elle y est toujours regardée du même œil. Sterky a été dangereusement malade; [Élisabeth] de Gozon l'est encore.
Rotterdam
Genève
Gozon de Saint-Veran Élisabeth Hauterive (Madame) Léger Antoine I Poullain de La Barre François Sterky Jeremias Tronchin Louis I ➤ Lister (6)
Perdriau Andrienne
Essai des remarques particulières sur la langue françoise, pour la ville de Genève
Genève/Réfugiés