JA prend la liberté de s'adresser à nouveau à son correspondant, après la grâce que lui et [Jean-Antoine] Dautun ont reçue de lui il y a deux jours. Après avoir envoyé les lettres en Angleterre, ils ont appris que la place dont il était question avait été proposée à [Daniel I] de Superville. Celui-ci leur est apparu, lors de l'entretien qu'ils ont eu avec lui, irrésolu quant à ce poste mais ils ont appris par la suite qu'il a fini par l'accepter. Et voilà rompu le dessein qu'ils avaient conçu po...
Minute autographe. (F) Bibliothèque de Genève, Ms Comp Past 36 (n.f.)
La manière obligeante
JA prend la liberté de s'adresser à nouveau à son correspondant, après la grâce que lui et [Jean-Antoine] Dautun ont reçue de lui il y a deux jours. Après avoir envoyé les lettres en Angleterre, ils ont appris que la place dont il était question avait été proposée à [Daniel I] de Superville. Celui-ci leur est apparu, lors de l'entretien qu'ils ont eu avec lui, irrésolu quant à ce poste mais ils ont appris par la suite qu'il a fini par l'accepter. Et voilà rompu le dessein qu'ils avaient conçu pour Dautun. JA se demande pourtant si celui-ci ne pourrait pas prétendre à la succession de de Superville; il s'agit d'un poste convoité et JA demande la protection du destinataire, au cas où celui-ci estimerait qu'il y a, dans ce projet, quelques chances de réussite. JA et Dautun seraient venus demander cela personnellement mais des affaires les retiennent à La Haye encore deux-trois jours, après quoi ils iront à Rotterdam où la présence de Dautun pourrait être nécessaire s'il y a des motifs d'espérer pour lui. JA est navré de solliciter à nouveau son correspondant mais celui-ci a été tellement obligeant à leur égard qu'il se sent autorisé à le faire. Il est sûr que si le destinataire connaissait personnellement Dautun, éprouverait pour lui de l'estime et de l'amitié. Du reste feu le père de JA l'avait choisi pour lui confier l'éducation de son fils. Il fait des vœux pour la conservation du correspondant, qui est si nécessaire à l'Église.
Adresse
[Hollande]
Commentaire
Dans sa lettre du 02.08.1691 à son oncle Bénédict, JA raconte les démarches faites en faveur de Dautun, dans un premier temps pour lui procurer le poste vacant en Angleterre, ensuite pour lui faire obtenir la pension de de Superville. Dans cette même lettre il affirme que Dautun est encore à Rotterdam pour tâcher de faire avancer sa cause. Puisque dans notre lettre JA et Dautun doivent encore se rendre à Rotterdam, on en déduit que la lettre est antérieure au 02.08.1691. Nous renonçons à proposer une identification du destinataire; il doit s'agir d'un pasteur d'un certain poids et renom; il pourrait s'agir de Jurieu mais sans qu'on ait d'éléments probants pour confirmer cette hypothèse.