Lettre 211 de Bénédict II Turrettini à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 483 (f.20-21)

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Grâce à ses lettres, enfin reçues, la famille a appris avec joie que JA était arrivé à Amsterdam et qu'il se portait bien. Tous s'associent à la joie qu'il a éprouvée à retrouver [Jean-Antoine] Dautun à La Haye et aimeraient savoir s'il a pu voir déjà Frémont d'Ablancourt. Ils sont aussi réjouis de savoir JA entre les mains de [Pierre I] Got à Amsterdam. Pour ce qui regarde son séjour à Leyde, Bénédict Turrettini rappelle à son neveu qu'avril, mai et juin sont les meilleurs mois pour y séjourner et pense qu'il sera bien traité par [Renée] Duplessis. Il serait bon qu'il gardât son logement comme pied-à-terre d'où il pourra visiter d'autres villes. Cela lui évitera d'avoir à chercher sans cesse de nouveaux logis. Il ne doit pas regarder à la dépense surtout pour tout ce qui concerne sa santé. Il doit aussi faire attention à ce qu'il mange et se garder d'un abus de chair salée et de poisson. Pour la boisson, même s'il trouve la bière bonne, il ne doit pas oublier de toujours boire un verre de vin. Pour ce qui est de l'argent, il le retirera auprès de Got ou auprès des Drolenvaux [Simon I, Simon II et Abraham]. Il a très bien fait de prendre en charge les frais de Dautun à La Haye et doit continuer. Bénédict Turrettini constate que JA n'a encore rien fait pour son habillement; il devrait pourtant y songer rapidement et ne pas se préoccuper de la dépense. Drolenvaux le conseillera pour le drap, qui doit être le plus beau. À Leyde, il ne faudra pas qu'il oublie de se renseigner sur Burgerdijsk qui fut un ami de François Turrettini. Pour les lettres, il faudra qu'il se renseigne auprès de Clignet pour savoir si Louvois fait toujours retenir le courrier. Il est fâcheux que JA n'ait pas pu voir le roi d'Angleterre [Guillaume III] mais il pourra toujours le faire au retour de celui-ci ou en Angleterre. Il ne serait pas mauvais que le colonel [Henri] Arnaud revînt en Piémont défendre les affaires du pays car tout y va mal. Les Français se sont emparés de la ville de Nice et le château a sauté. Un très grand nombre de troupes est assemblé près de Suse et aux environs, sur le point d'envahir le Piémont. Les affaires ne vont pas mieux en Flandre, semble-t-il, et la famille croit que Mons s'est rendu. Il est probable que Guillaume III ne hasardera pas une bataille et qu'il se contentera d'enrayer la progression des troupes françaises.

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