Madaillan de Lesparre Philippe de (v. 1630-1719) Né en France. Personnage assez mystérieux qui semble s’être réfugié vers 1691-1692 à Genève, où il noua des contacts avec le résident de France, Charles-François de La Bonde d’Iberville*. Il tenta d’obtenir par son intermédiaire l’autorisation de rentrer dans le royaume, ce qui lui fut accordé pour un an, après bien des échanges épistolaires, en 1692. Son attitude ambiguë à cette occasion lui valut la méfiance, voire la haine, de la plupart des réfugiés huguenots et il semble que les magistrats genevois n’aient pas été plus confiants à son endroit. Sa correspondance avec Turrettini, limitée à l’année 1702, est assez confuse et laisse croire qu’il avait du mal à prendre son parti entre le catholicisme, auquel la Cour exigeait qu’il se convertît, et le protestantisme. Il mit en effet apparemment Turrettini en position de controverser, par son intermédiaire, avec le cardinal de Noailles sur plusieurs points de théologie mais nous n’avons trouvé aucune trace de cette polémique. Il semble qu’il ait vécu en Hollande quelque temps, et qu’il ait accompagné également quelques membres de sa famille dans leur lutte contre les Turcs en Hongrie. À l’occasion de ces batailles, il aurait d’ailleurs rencontré le prince Eugène. Les frères Haag prétendent qu’il mourut en France en 1719. Turrettini eut des contacts avec lui lors de son séjour à Paris et rencontra à sa table l’ancien résident de France à Genève, Roland Dupré de Jachier. Il mit en garde la famille à plusieurs reprises contre Madaillan qui était, à son dire, un homme auquel on ne pouvait pas se fier. Ce jugement est confirmé en 1698 par Paul L’Escot* qui en parla comme d’un espion (cf. lettre 1189).

FP, 7, p.162; E. R. Briggs, « Le beau marquis de Lassay, le comte de Madaillan réfugié et la famille de Madaillan de Lesparre », BSHPF, 115, 1969, p.605-623.