Lettre 4796 de Jean-Alphonse Turrettini à Hans Kaspar II Escher

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Zentralbibliothek (Zürich), FA v.Wyss III.102 (24)

J'ai une extrême

JA est désolé de ne pas avoir écrit à Escher après la célébration du jubilé et le retour des députés [Gabriel Grenus et Jean-Louis Buisson], d'autant plus qu'à ces deux occasions le destinataire a manifesté la continuation de sa sympathie à l'égard de la ville. Il ne reste désormais qu'à demander à Dieu le rétablissement de la paix, puisque du côté des hommes il n'y a pas de signes favorables. Ce qui devrait calmer les esprits produit malheureusement un effet contraire. Dans de telles circonstances il n'y a, après le secours de Dieu, que la médiation des alliés qui puisse empêcher la ruine. Or les Genevois devraient la demander eux-mêmes mais les divisions et la faiblesse du gouvernement les en empêchent; il faudrait donc que les alliés les préviennent et c'est ce que JA demande instamment. Cela du reste est déjà arrivé plusieurs fois dans l'histoire et, au siècle de la Réformation, différents Cantons ont envoyé des députés et offert une médiation sans qu'on la demandât. La situation est désormais déplorable et les ennemis ne manqueront pas d'en profiter; un ministre du roi de Sardaigne [Charles-Emmanuel III] de passage à Paris s'en est expliqué très clairement et le cardinal Alessandro Albani, qu'un bourgeois de Genève, actuellement à Rome, a rencontré, a montré être informé très exactement de ce qui se passe dans la ville. JA était aussi parmi ceux qui craignaient des effets négatifs de la publication des mémoires justificatifs [Trembley, Mémoire]. Il doit pourtant reconnaître deux choses: d'une part que cette publication a été conseillée par des personnes très éclairées, entre autres [de Pesmes] de Saint-Saphorin; d'autre part que ces mémoires ont ouvert les yeux à bien des gens qu'on avait trompés. Si les alliés voulaient se mêler des affaires genevoises, beaucoup lèveraient l'enseigne. Pour ce qui concerne l'affaire des Vallées, la situation devient embarrassante: en effet JA a écrit que Berne avait donné 416 livres piémontaises et qu'à la suite de ce geste LL.EE. de Zurich apporteraient aussi leur contribution. Or, comme rien n'est arrivé de Zurich, le peuple s'en prend à ceux à qui JA avait écrit, comme s'ils s'étaient basés sur de fausses promesses.

Adresse

[Zurich]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Zurich

Conservation

Zurich

Cités dans la lettre