Lettre 1532 de Paul Reinaudin à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.R.1

Les reflexions serieuses

Reinaudin a eu un fils [II] et, en signe de reconnaissance pour tout ce que JA a fait pour lui, il lui demande d'en être le parrain et de permettre, au vu de la distance, que le frère [I] de l'expéditeur le présente à sa place au baptême. Il aimerait aussi le prénommer comme lui et, avec la mère de l'enfant [Marie], lui en demande la permission. Son beau-père [David I] Léger est depuis longtemps dans des infirmités qui l'empêchent de continuer son service, quant à [Jean-Jacques] Lambercier, il est sur le point de les quitter, ayant reçu deux lettres de son père [Pierre] qui le lui ordonne; [Jacob] Dubois, ministre suisse, est dans la même situation. On ne pense pas à les remplacer pour le moment car, depuis que les pensions d'Angleterre ont cessé, ces Églises sont dans une situation très précaire et n'ont pas de quoi faire subsister des pasteurs. Il faudra les servir en attendant que la situation change: le chevalier Hill a laissé entendre que des secours pourraient arriver. Reinaudin fait ce qu'il peut pour se fortifier en tout; depuis huit ans qu'il sert les vallées, il a acheté pour plus de 40 écus de livres. C'est tout ce qu'il a pu faire, ces Églises sont dans une situation d'extrême misère, à cause surtout des impôts qui augmentent au lieu de diminuer, quoi que Son Altesse Royale [Victor-Amédée II] leur ait ordonné de prendre les armes. Il a fait écrire six lettres pour les pasteurs et les peuples des trois vallées; il allègue les raisons qui l'ont obligé à déclarer la guerre à la France et ordonne ensuite de former incessamment des compagnies, en les incitant à se battre pour leur liberté. Après cela, quelques vallées proches du Dauphiné ont été obligées de payer des contributions qui se montent à 50'000 livres par année, ce qui revient à cinq livres par soldat par quartier. Le commandant, qui est le comte Ruffino di Diano, les hauts et les bas officiers retirent chacun selon leur rang mais les pauvres ministres n'ont rien de tout cela et reçoivent chacun la même somme qu'un soldat. Mais on a jugé bon de leur enlever même ce peu. Il y a quinze jours, ils ont reçu l'ordre exprès de Son Altesse Royale de se porter dans la vallée de Pragelas. Ils ont rencontré beaucoup de résistance, éprouvé le feu puisqu'ils étaient près du canon du fort de Fenestrelle. Les ennemis ont fait une sortie qui a été repoussée; il y a eu entre 12 et 15 morts et blessés coté vaudois et les ennemis ont perdu entre 25 et 30 hommes. [Guillaume] Malanot et Reinaudin ont accompagné les troupes pour faire les prières et adresser les exhortations convenables.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre