Lettre 960 de Claude Nicaise Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.N.3

Budé, Lettres, II, p.362-364.

J'ay appris... vostre convalescence

Nicaise a appris la convalescence de JA – ce dont il se réjouit – sans avoir appris sa maladie au préalable; il doit cette information à [François] Janiçon qui lui a envoyé une lettre de [Louis] Saumaise écrite de La Haye. Cette lettre contient quelques nouvelles littéraires d'[Henri Basnage] de Beauval; on y fait mention du traité Du bel esprit de Vallemont [en réalité de Caillères], qui est un ecclésiastique que Nicaise a connu à Paris et qui demeure au collège de Harcourt. Auparavant il avait demeuré trois ans chez un des amis de Nicaise à Lyon; il est l'auteur du traité de la baguette [La physique occulte]. De Beauval fait une remarque très juste en disant que Vallemont est un philosophe qui se débrouille bien dans son livre à propos de la philosophie mais qu'il n'est pas suffisant d'être philosophe pour parler du bel esprit puisqu'il faut l'être aussi. De Beauval mande à Janiçon une nouvelle assez considérable que Nicaise a reçue de Bayle et qui concerne une sorte d'histoire du jansénisme faite par un professeur en théologie d'Utrecht nommé Leydecker; il y donne la vie de Jansenius ainsi que l'histoire de son Augustinus, le tout avec beaucoup d'observations de controverse. D'après son correspondant, cela vaut la peine d'être lu. On a déjà imprimé à Rome les deux premiers volumes de la Bibliotheca pontificia, qui en comptera plus de 20. On ne fait pas beaucoup de cas de cette collection parce que le choix des auteurs qui la composent n'est pas avisé; on y mêle les bons avec les mauvais et il y aura plusieurs choses qui ne plairont ni à la France ni aux protestants. Un janséniste lui a écrit qu'on aimerait mieux qu'on publiât la bibliothèque des jansénistes, voyant le profit qu'Arnauld en a fait avant de mourir. On doit maintenant publier la Bibliothèque orientale d'Herbelot. Ce galant homme est un des amis de Nicaise et JA l'a rencontré à Paris. Toinard ne lui écrit plus; Nicaise pense qu'il est fâché contre lui. On dit qu'il travaille sur la Pâques contre son ami le père Hardouin.

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Genève

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Cités dans la lettre