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Lettre 103 de Jean-Alphonse Turrettini à Johann Heinrich Gernler

[Genève] 25.05.1688 [15/25.05.1688]

Il me semble qu'il y a

JA n'a pas écrit à Gernler ne sachant pas quand celui-ci quitterait Leyde; il le fait toutefois maintenant, en espérant qu'en cas de départ on lui fera suivre le courrier. Il aimerait savoir si le jeune [Gabriel Sarasin] de La Pierre a remis à Gernler la lettre qu'il lui écrivit et un paquet séparé où se trouvait une harangue [Pictet, Benedicta memoria]. Il y avait également un autre paquet où Pictet avait mis plusieurs de ses harangues à distribuer à ses meilleurs amis hollandais. L'a-t-...

[Genève] 25.05.1688 [15/25.05.1688]


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Öffentliche Bibliothek der Universität (Basel), Ki. Ar. 130b 199 (n.f.)


Il me semble qu'il y a


JA n'a pas écrit à Gernler ne sachant pas quand celui-ci quitterait Leyde; il le fait toutefois maintenant, en espérant qu'en cas de départ on lui fera suivre le courrier. Il aimerait savoir si le jeune [Gabriel Sarasin] de La Pierre a remis à Gernler la lettre qu'il lui écrivit et un paquet séparé où se trouvait une harangue [Pictet, Benedicta memoria]. Il y avait également un autre paquet où Pictet avait mis plusieurs de ses harangues à distribuer à ses meilleurs amis hollandais. L'a-t-il reçu également? On a appris la veille la triste nouvelle de la mort de l'Electeur de Brandebourg [Friedrich Wilhelm], seul appui des protestants, seul asile des réfugiés et seul contrepoids à la France. Cette mort a jeté les esprits dans une consternation inconcevable. Il faut songer au grand nombre de protestants sur le point de partir pour le Brandebourg et arrêtés par cette nouvelle. Car si le nouveau prince [Friedrich III] ne supprime pas les établissements déjà faits, il n'en fera probablement pas de nouveaux. On craint pour le professeur [Friedrich] Spanheim, dont la santé semble altérée. À Genève, on s'apprête à enterrer, dans une heure, le pauvre Murat, qui est venu mourir dans la ville. Avant de tomber malade, il a parlé d'une paysanne du Dauphiné [Isabeau Vincent] qui, dit-on, prêche en dormant; le pauvre a toujours eu une renommée de visionnaire, à ce point qu'on a eu de la peine à se persuader qu'il était malade jusqu'à ce qu'il fût mort. Les affaires genevoises à Paris sont moins avancées qu'on le croyait. On a proposé une audience de congé au député genevois [Ami Le Fort], qui n'a pas voulu l'accepter. Le résident [Dupré] s'en va à Florence et on a nommé à sa place un gentilhomme normand nommé d'Iberville. L'Empereur [Léopold I] a envoyé aux Cantons un député, le baron de Landsee, qui se présentera à la première assemblée de Baden. [Jean] Bernard a été député auprès des Puissances protestantes pour plaider en faveur des réfugiés qui arrivent encore tous les jours. JA se demande si la mort de l'Electeur n'arrêtera pas le voyage et si Bernard lui-même n'y laissera pas sa peau.

Adresse

Leyde


Lieux

Émission

Genève

Réception

Leyde

Conservation

Bâle


Cités dans la lettre