Lettre 1870 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 489 (f.227-228)

Extrait dans Gretillat, Ostervald, p.XXIII, n°43.

Je prens bien de la

Ostervald prend part au deuil de JA qui vient de perdre son oncle [Bénédict II Turrettini] ; ses mots laissent voir qu'il avait beaucoup d'affection pour ce parent et d'admiration pour sa piété. Il prie Dieu que cette perte n'altère pas sa santé. Il doit se consoler en pensant que les souffrances de son oncle ont pris terme et qu'il jouit maintenant d'un véritable bonheur; il le reverra un jour dans la maison du Père. Ostervald aimerait bien entendre l'anglais pour jouir des pièces que [Ferdinand] de Montmollin a apportées; il y a le livre du docteur Nichols [Defensio Ecclesiæ anglicanæ] qui, d'après le titre, devrait être en latin et qu'il se réjouit de voir. S'il y a des traits un peu vifs contre certains réformateurs, ils sont contre la douceur mais non contre la vérité; il faut reconnaître que pour des gens qui n'ont pas été élevés dans la religion réformée, il doit paraître étrange qu'on ait renversé l'ancien culte, l'ancien ordre et l'ancien gouvernement pour en établir des nouveaux qu'on n'avait jamais vus dans l'Église. Quand JA lui enverra ce livre, il pourra joindre celui qui est pour [Hans Jakob (?)] Scherer. Depuis la révolution arrivée à Neuchâtel, on n'a pas encore décidé quoi que ce soit au sujet des règlements qui concernent le pays; on négocie maintenant pour la sûreté de l'État. On trouve que la Diète des Cantons évangéliques de Langenthal n'a pas produit ce qu'on attendait et que les députés ont parlé mollement à [Brulart] de Puysieulx. Ils doivent lui avoir dit qu'ils le priaient d'intervenir auprès du roi [Louis XIV] pour que le commerce soit rétabli et qu'il n'y ait pas de suites trop dramatiques qui risqueraient d'impliquer toute la Suisse. Ces termes sont trop faibles alors qu'il y a des troupes en Bourgogne et près des frontières des milices neuchâteloises et bernoises. Il faut prier Dieu qu'il conserve la paix. Il y a beaucoup de licence et de corruption dans le pays; quant aux causes, l'exposé en est trop long pour une lettre. Ostervald est chagriné des divisions de l'Église anglicane dont l'évêque de Salisbury [Gilbert I Burnet] a parlé à JA; de grands maux sont à craindre. Il paraît qu'un ministre anglais nommé Spinckes a traduit et imprimé le Traité contre l'impureté d'Ostervald [The Nature of Uncleanness] ; on réimprime l'ouvrage à Neuchâtel et l'édition sera assez belle. Les faux prophètes des Cévennes font toujours du bruit en Angleterre et il y a des gens qui les soutiennent; Lions a été suspendu. Ostervald a vu les visions [Advertissements prophétiques] d'Élie Marion qui font pitié; et pourtant beaucoup de gens les admirent. Malheureusement le fanatisme progresse beaucoup et il menace aussi l'Église d'ici qui en semblait exempte. Il faudrait parler de ces choses de vive voix pour prendre des mesures adéquates.

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[Genève]

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RĂ©ception

Genève

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Genève

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