Lettre 695 de Jean-Alphonse Turrettini à Bénédict II Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Ea.5.7

J'ai bien receu votre lettre du 8/18 Aout

JA s'étonne du retard de ses lettres et n'en comprend pas la cause puisqu'il fait exactement comme font les marchands dont les lettres sont toujours rendues ponctuellement. Il a transmis les lettres de la famille à Cornier et à Lacombe qui vont se renseigner sur la façon de procéder. Les dépens seront payés par les adversaires de Bénédict Turrettini [Rigot II]. On n'oubliera pas de retirer l'arrêt, si ce n'est pas déjà fait et on le leur enverra. Cornier y joindra ses avis sur les procédures à suivre à Grenoble. Il pense que la situation ayant été à ce point éclaircie, la justice devrait presque immancablement être rendue en faveur de Bénédict Turrettini. De Gilliers et du Roure, également conseiller au Parlement de Grenoble, continuent d'offrir leurs services pour cela. Il a remercié toutes les personnes qu'il fallait. Il n'a pas pu encore donner les lettres à [Pierre] Stoppa mais assure qu'il va s'employer complètement pour la famille Micheli. Il voudrait néanmoins savoir si le bien de [Philis] Micheli a été confisqué en faveur de son frère [Frédéric Launai d'Entragues]. C'est ce qu'il croit à la suite d'une visite de celui-ci qui lui dit qu'il ne croyait pas la chose faisable. Il l'obligea ensuite à accepter 400 livres, avec prière de les faire tenir à Genève à ses autres sœurs. Mais le lendemain on publia un Arrêt [Lyon, 1693]qui diminue les monnaies au I^er septembre. Les louis seront à 11 livres 5 sols et les écus à 3 livres 1 sol, raison pour laquelle JA a fait savoir à d'Entragues qu'il ne pourra prendre son argent qu'au début du mois prochain. JA a reçu une lettre de [Jacques Micheli] du Crest et est très sensible à l'honneur que celui-ci lui fait et cela d'autant plus qu'il en est parfaitement indigne; il tâchera de mériter à l'avenir ce qu'on ne lui donne qu'en mémoire de son père, vu qu'il s'agit d'une affaire désormais résolue et qu'il n'est plus question de porter le choix sur quelqu'un de plus digne que lui. JA remercie aussi sa famille pour les éclaircissements qu'il a reçus au sujet des mesures concernant les pauvres; il souhaite que l'application des mesures décidées avec R[illiet] soit confiée à [Antoine] Rouvière et que tout se fasse dans la discrétion. Le prix du pain augmente de plus en plus et JA redoute la famine. Il a transmis le message de [Bathélemy] Micheli du Crest à [Daniel] Martine qui proteste de son innocence et demande s'il doit écrire un mot à d'Iberville pour se justifier. À [Micheli] du Crest de dire ce qu'il en pense. Quant à JA, il prie de transmettre au résident toute sa reconnaissance. Il a vu quelquefois son abbé [Combré] mais un peu moins souvent ces dernières semaines où il a fui le commerce du monde. C'est pour la même raison qu'il a rarement vu Pavillon. De La Loubere a été reçu le 27 août à l'Académie française et il y a donné un très beau discours.

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