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Lettre 4229 de Jean-Alphonse Turrettini à Anonyme

ap.27.04.1731 (?) [s.d.]

...oit donné au

Plusieurs familles vaudoises sont dans la désolation alors que les mesures de l'année dernière auraient dû les établir dans une situation plus stable et tranquille; mais toutes sont également inquiètes car il y en a peu dont une personne au moins ne soit pas concernée par l'édit [Victor-Amédée II, Editto, 1730] et obligée de quitter le pays à moins d'embrasser le catholicisme. C'est ainsi que ces pauvres Églises ont envoyé des députés auprès du roi Victor[-Amédée II] d'abord, auprès du ro...

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Lettre 4229 de Jean-Alphonse Turrettini à Anonyme

ap.27.04.1731 (?) [s.d.]


Copie. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gb.1.8


...oit donné au


Plusieurs familles vaudoises sont dans la désolation alors que les mesures de l'année dernière auraient dû les établir dans une situation plus stable et tranquille; mais toutes sont également inquiètes car il y en a peu dont une personne au moins ne soit pas concernée par l'édit [Victor-Amédée II, Editto, 1730] et obligée de quitter le pays à moins d'embrasser le catholicisme. C'est ainsi que ces pauvres Églises ont envoyé des députés auprès du roi Victor[-Amédée II] d'abord, auprès du roi régnant [Charles-Emmanuel III] ensuite. Celui-ci répondit qu'on ne pouvait rien changer à l'édit établi par son père. Les Églises écrivirent alors aux Puissances protestantes mais, entre-temps, le moment déterminé par l'édit étant presque venu à échéance, cela obligea un grand nombre de ces pauvres gens à quitter le pays. Les Cantons évangéliques écrivirent alors aux rois de Grande-Bretagne [George II] et de Sardaigne. Comme le traité de 1690, qui avait assuré aux Vaudois une trentaine d'années de vie paisible grâce à l'édit de 1694 qui s'en était suivi, était dû au roi de Grande-Bretagne [Guillaume III] et aux États-Généraux, il était donc naturel de s'adresser à ces Puissances. Le roi d'Angleterre a écrit au roi de Sardaigne le 23 février v.s. dernier. Outre la lettre, Allen lui remit un mémoire sur les différents cas dans lesquels se trouvaient les Vaudois, d'où il ressortait que tant ceux qui étaient partis que ceux qui étaient restés tombaient également sous la protection de l'édit de 1694 [promulgué par Victor-Amédée II]. La réponse n'arriva que le 27 avril, par le marquis du Bourg, et il est trop tôt pour dire quel effet elle a fait à la Cour britannique. Tout ce qu'on peut dire pour le moment, c'est que cette réponse n'a pas plu à Allen puisqu'elle se limite à dire que l'édit de 1730 dont on se plaint a été projeté de concert avec le ministre d'Angleterre Molesworth qui le communiqua au ministre des États-Généraux [Hendrik I Hop (?)]. On prétend aussi en avoir envoyé un exemplaire à la Cour britannique pour les ministres mais ni Molesworth ni ces derniers ne l'ont reçu. Allen estime qu'il y a, dans tout ceci, un malentendu voulu, d'autant plus que lors de la persécution de la vallée de Pragelas, le roi d'Angleterre s'était ému et en avait fait parler au chevalier Osorio. Celui-ci avait répondu que la persécution s'était faite sans ordre du roi et que celui allait donner un édit général en faveur des Vaudois. Rassuré par cette nouvelle, Allen s'adressa à de Bourg pour avoir cet édit mais de Bourg lui répondit qu'il n'était pas encore prêt et que, de toute manière, il ne concernait pas la vallée de Pragelas pour laquelle on était obligé de suivre les conventions faites avec la France de qui on la tenait. Et c'est ainsi qu'on a pu éluder l'intercession faite en faveur de cette vallée en prétextant un projet d'édit qui ne la concernait pas. Aujourd'hui on se réfère à ce même projet pour dire que l'édit de 1730 avait été approuvé. Il faudra voir maintenant comment l'Angleterre et la Hollande réagiront à cette manœuvre qui les rend en partie responsables de l'édit de 1730. Allen est indigné de cette supercherie. Voilà tout ce qu'on sait de cette affaire pour le moment; le drame pour les Vaudois vient de ce qu'ils ne peuvent pas savoir s'ils sont ou pas dans le cas de l'édit. Quand l'un ou l'autre a demandé au ministre quelle était sa situation, il s'est vu répondre qu'il n'avait qu'à lire l'édit.

Adresse


Lieux

Émission

Réception

Conservation

Genève


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