Lettre 3167 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 490 (f.189-190)

Extraits dans Gretillat, Ostervald, p.LIII-LIV, n°98.

Je ne doute pas

JA a dû être informé par [Gabriel] Bergier qu'à Berne on avait décidé que les pasteurs et professeurs du Pays de Vaud signeraient le Consensus et prêteraient le serment d'association [Formulaire]. C'est lui qui a renseigné Ostervald et l'a sollicité pour qu'il demande l'avis de JA sur la façon de s'y prendre pour empêcher l'exécution de cet arrêt. Ostervald a alerté [Daniel Ernst] Jablonski à Berlin et Wake à Londres pour qu'ils en parlent à leurs souverains respectifs [Friedrich Wilhelm I et George I]. Il est édifié par l'attitude de Bergier qui préfère perdre son emploi plutôt que violer sa conscience. Il est fâcheux que les gens de bien soient exposés à cette tentation mais il faut aller droit dans les affaires de cette nature, comme le montre la belle résolution de tant d'ecclésiastiques de France dans l'affaire de la Constitution [Unigenitus]. C'est du reste le seul moyen de s'affranchir de la tyrannie que le Magistrat veut imposer aux consciences et quand il s'agira de déposer un certain nombre de gens connus par leur mérite, on y pensera à deux fois. Ostervald est scandalisé par tout cela; le projet de réunion avec les luthériens n'en est qu'encore plus entravé. JA n'est pas sans savoir l'état d'irreligion, de corruption et de crime d'une certaine ville, à peine comparable avec ce qui se passait à Rome du temps de Néron et de Tibère. Or, il en avait parlé une fois à [Elisaeus I] Malacrida, en lui disant que, dans de telles circonstances, il faudrait s'occuper de cela en priorité. Avec beaucoup de sang froid, Malacrida répondit que ce qui vient en premier c'est toujours la foi et la pureté de la doctrine.

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