Lettre 2967 de William Wake à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (Ang)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 493 (f.71-72)

Adams, Wake's Gallican Correspondence, II, p.5-10. Datée du [10.11.1719]. Traduction française dans Budé, Lettres, III, p.394-398.

Soon after my

Après son retour des eaux de Bristol, Wake a eu de nouveaux problèmes de santé. La nouvelle lettre de JA l'oblige beaucoup, remplie qu'elle est de marques de reconnaissance à son égard qu'il ne mérite pas. JA le peint non pas tel qu'il est mais tel qu'il devrait être. Wake aussi appelle de tous ses vœux l'union entre les protestants; il n'y a pas de raisons pour que cette union ne se fasse rapidement comme JA le souhaite. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour cela. Il a toujours eu à cœur cette union et il tremble à l'idée qu'on devra rendre compte à Dieu de toutes les divisions qui séparent les chrétiens. Il retrace ensuite les étapes de sa réflexion concernant cette question. Pendant ses études, il a eu la chance de lire les ouvrages de Cassander qui l'ont beaucoup intéressé et notamment son De officio pii viri dont il a lu aussi les notes de Grotius. Cela l'a conduit à lire les autres ouvrages de ce grand homme [Grotius] et en particulier sa controverse avec Rivet. Il a été très touché par son Introduction à son Votum pro pace. Peu après, il est allé en France exercer son ministère. Il est entré en contact avec Allix avec lequel il s'est lié d'amitié; grâce à lui, il a fait la connaissance de Picques, docteur de la Sorbonne. Il s'est aussi familiarisé avec les ministres luthériens et calvinistes des chapelles danoises et hollandaises, avec qui par ailleurs il ne s'est jamais lié d'amitié. Tous ces contacts l'ont amené à considérer les différences en matière de religion et l'ont rendu prêt à suspendre, avec Descartes, son jugement sur ses propres principes et à en réexaminer avec impartialité les fondements. Tout cela l'a conduit à mieux se fixer dans son choix et, en même temps, à supporter patiemment ceux qui n'étaient pas dans ses sentiments. Il a réalisé combien les autres avaient plus de savoir et de capacités par rapport à lui; qu'ils étaient aussi convaincus que lui dans leurs convictions et qu'au fond il ne détenait aucune infaillibilité par rapport à eux. Tout cela a été le résultat de ses contacts et de ses fréquentations parisiens. Il en est arrivé à la conviction que la paix entre les chrétiens ne pourra se réaliser qu'en acceptant la distinction entre les articles fondamentaux, que tous reconnaissent, et les autres qui, bien qu'ils ne soient pas, à strictement parler, fondamentaux, peuvent néanmoins être plus ou moins importants pour notre salut. Il faut amener les gens à penser que la communion ne doit pas être rompue à cause de ceux-ci pour lesquels il faut laisser une liberté prudente qui ne censure pas ceux qui sont d'un autre sentiment. Wake fait des vœux pour la santé de JA; quant à la sienne, il ne désire pas vivre longuement mais connaitre un certain bien-être pendant qu'il reste en vie.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre