60 Lettres

Lettre 2945 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

[Neuchâtel] 05.07.1719

Si j'avois eté libre

Le maire [François de Chambrier] est revenu de Genève avec la plus grande estime pour JA et la plus grande reconnaissance pour ses honnêtetés. Ostervald réitère à JA l'invitation à se rendre à Neuchâtel mais il comprend que sa santé fragile l'en empêche. Il le remercie de continuer à lui faire part des lettres de l'archevêque de Cantorbéry [Wake] ; il a apprécié la dernière, de même que la belle réponse de JA. On a été très satisfait de l'une et de l'autre aussi bien à Neuchâtel qu'à Bâle. Le fi...

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[Neuchâtel] 05.07.1719


Lettre autographe. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 490 (f.139-139 bis)

Extrait dans Gretillat, Ostervald, p.XLIV, n°85.


Si j'avois eté libre


Le maire [François de Chambrier] est revenu de Genève avec la plus grande estime pour JA et la plus grande reconnaissance pour ses honnêtetés. Ostervald réitère à JA l'invitation à se rendre à Neuchâtel mais il comprend que sa santé fragile l'en empêche. Il le remercie de continuer à lui faire part des lettres de l'archevêque de Cantorbéry [Wake] ; il a apprécié la dernière, de même que la belle réponse de JA. On a été très satisfait de l'une et de l'autre aussi bien à Neuchâtel qu'à Bâle. Le fils d'Ostervald [Jean-Rodolphe II] lui écrit que les ecclésiastiques de Zurich ont le projet de répondre à l'archevêque [voir Wake, Epistola cum responsionibus, 1720] et leur réponse se résumera à ceci, qu'ils "sauront remédier aux inconvenients", à savoir à ceux qui se produisent en pressant trop les sentiments, comme le disait le prélat. La réponse n'est pas du tout polie et les Messieurs de Bâle en sont très peu contents; ils veulent répondre en leur nom propre. Le professeur [Elisaeus I] Malacrida a écrit à Ostervald en suggérant que celui-ci a pu être mal informé de la visite qui s'est faite à Lausanne. Il prétend que tout ce que l'on a fait a été d'examiner les règlements de l'Académie et de vérifier qu'ils soient observés. Il a dit que vers la fin seulement on a voulu toucher aux mémoires sur le Consensus mais que ces Messieurs n'ont pas voulu répondre en prétextant que l'affaire était consommée; il s'agit maintenant de faire le rapport à Berne. Malacrida pense que cette affaire ne diminuera pas leur amitié et que, dans le fonds, ils ont les mêmes sentiments. Que pense JA de cette lettre? Ostervald estime que le professeur, en cherchant à se justifier, cherche des ménagements; il a décidé de lui répondre avec franchise. Il lui a dit qu'il était vrai que ces choses ne devaient pas altérer l'union mais que l'union était double, puisqu'elle concernait pour l'une les choses essentielles et pour l'autre celles de moindre importance. Quant à la première, on doit tous être uni dans le même sentiment et dans la même foi; mais pour la seconde, il suffit de se tolérer; même s'il serait souhaitable d'avoir une même opinion, on sait qu'on n'y arrivera jamais. Il a continué en lui disant que les articles du Consensus sont de ce deuxième ordre et que, même s'il ne partage pas certains articles, il se refuserait à signer une nouvelle formule qui prônerait, par exemple, l'universalisme et la nouveauté des points. Ostervald ne transigera jamais sur les points essentiels mais estime qu'il y aurait bien d'autres matières sur lesquelles il faudrait se concentrer et d'autres désordres qu'il faudrait pallier; sans cela on en sera bientôt réduit à n'avoir plus que le nom de réformés. La réponse qu'Ostervald a reçue à cette lettre le convainc que sa lettre n'a pas été mal prise. Il aimerait savoir si le Nouveau Testament qu'on a revu à Genève [1726] est déjà sous presse puisqu'il a différentes remarques mais il lui a été impossible pour le moment de les mettre au net, ayant été occupé par son ouvrage sur la Bible [Argumens et réflexions]. On lui écrit de Londres qu'on espère avoir des changements en France pour ce qui concerne les huguenots; on a soutenu récemment des thèses à Paris sous Du Pin sur les erreurs et l'origine des indulgences et de l'excommunication où, semble-t-il, la doctrine romaine est fortement ébranlée. Que Dieu amène une bonne Réformation qui, en réformant l'Église romaine, réforme aussi l'Église réformée.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Neuchâtel

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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