Lettre 649 de Barthélemy Micheli du Crest à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.M.20

Enfin vous vous etes

On a été content d'apprendre que JA commence à connaître Paris et à le goûter. Micheli est impatient de savoir où en est le procès de l'oncle de JA [Bénédict II Turrettini] et espère que la sollicitation de celui-ci, outre les bonnes recommandations, contribueront à un dénouement positif. L'oncle est très chagriné par toute l'affaire. La cousine de l'expéditeur [Marie I Turrettini] est touchée de l'empressement amical de [Pierre] Stoppa à son égard et ne manquera pas de lui écrire. JA devrait écrire à [Angélique] Bibaud et lui exprimer sa reconnaissance pour les bontés que Pavillon et [Jacques Bibaud] du Lignon ont à son égard. Micheli espère que JA aura rendu les lettres du résident [d'Iberville] qui demande toujours de ses nouvelles avec grand empressement. Hier encore, Micheli a eu beaucoup de plaisir à lui dire ce que JA avait écrit de [Guillaume (?)] de Bie; le résident lui a répondu que des amis d'une telle importance étaient d'un prix inestimable et que c'était un grand avantage pour JA d'avoir fait une telle connaissance. [Germain] Colladon a dû arriver hier soir mais le grand tumulte de la fête du roi de l'arquebuse a empêché d'en avoir confirmation. Il a pourtant recommandé à Devaulx [I], [Jacques] Chenaud et [Jean-François Turrettini] de Beaumont de lui faire parvenir ses compliments. JA aura aujourd'hui une lettre de [Bénédict] Pictet et une d'[Étienne] Jallabert qu'on pousse à disputer la chaire de philosophie; Micheli ne sait pas ce qu'il fera mais il est convaincu, de même que l'intéressé, qu'il ne sera pas professeur. [Jean] Saurin et Ingrand demandent des nouvelles de JA; le dernier est en ce moment assez fragile du point de vue de la santé. On a eu un long hiver et c'est seulement depuis hier que le temps s'est amélioré; on boit du vin vert et le pain coûte cher. Il est vrai, comme JA l'avoua à Stoppa, qu'on a dans l'Empire et parmi les alliés une véritable aversion pour Genève, comme le montre l'interdiction de faire entrer toute marchandise venant d'ici. On craint aussi qu'on ne veuille bloquer celles qui viennent à Genève depuis la Hollande ou l'Angleterre. En dépit de tout cela, on ne cesse de se divertir. Il y a deux mariages importants sur le tapis et plusieurs autres moins considérables. Celui du cadet Perdriau [Ami] avec [Françoise] Calandrini a longuement traîné et on ne croyait pas qu'il viendrait à une heureuse conclusion. [Jean-Louis] Burlamaqui que son père [Fabrice], en mourant, a laissé fortuné, pourrait faire diversion. Le mariage de l'avocat [Jacob Chapeaurouge-]Dauphin avec [Sara] Saladin, la sœur du compagnon de voyage de JA [Antoine II], est conclu. [Jacob I] Huber est décédé et a laissé à son fils [Jean-Jacques I], qui a épousé [Anne-Catherine] Calandrini, fille du ministre [Bénédict], 40'000 écus; il a fait un leg de 400 écus à [Jeanne (?)] Bonet pour laquelle il avait une grande inclination. [Theodor] Gernler a été reçu ministre de l'Église allemande et on parle déjà d'un mariage possible avec la fille aînée d'[Otto] Korn [Jeanne-Marie].

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[Paris]

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Paris

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Genève

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