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Lettre 868 de Jean-Antoine Dautun à Jean-Alphonse Turrettini

Francfort 05.10.1694 [25.09.94]

J'ay receu... celle que

Dautun n'est pas complètement rassuré sur l'état de santé de JA, pour lequel il craint de nouvelles maladies; il aurait eu une bonne constitution mais la nourriture trop délicate de sa jeunesse lui a fait plus de mal que de bien. Quelques soins et de l'exercice devrait pouvoir le fortifier. Dautun demande une copie du sermon qui a acquis à son jeune ami autant d'admiration; il s'est ému jusqu'aux larmes de ce succès mais lui conseille de ne pas pousser son esprit à bout et de ne pas faire de sui...

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Francfort 05.10.1694 [25.09.94]


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.D.3


J'ay receu... celle que


Dautun n'est pas complètement rassuré sur l'état de santé de JA, pour lequel il craint de nouvelles maladies; il aurait eu une bonne constitution mais la nourriture trop délicate de sa jeunesse lui a fait plus de mal que de bien. Quelques soins et de l'exercice devrait pouvoir le fortifier. Dautun demande une copie du sermon qui a acquis à son jeune ami autant d'admiration; il s'est ému jusqu'aux larmes de ce succès mais lui conseille de ne pas pousser son esprit à bout et de ne pas faire de suite de chefs-d'œuvre car le monde injuste dans lequel on vit demande toujours quelque chose de plus. Sa mère [Madame I] a reçu les six écus qu'il lui avait envoyé par l'entremise de l'oncle de JA [Bénédict II Turrettini]; quand il le peut, il lui fait parvenir quelque petites marques de son souvenir, pour lui faire oublier l'ingratitude et l'injustice de son autre fils resté en France, qui l'a privée d'une pension qui lui aurait permis de vivre honnêtement. Dautun lui-même n'a jamais reçu ce qui lui revenait de droit. Sa femme [Madame II] arrive au terme de sa grossesse; il ne s'attendait pas à cette naissance qui va procurer quelques embarras à l'homme de 47 ans qu'il est; mais au moins il y aura, dans six ou sept ans, quelqu'un qui pourra lui expliquer l'allemand! Il a fait ses dernières prédications sur le ravissement de Paul et s'est éloigné des opinions communes; il lui enverra son analyse à l'occasion. Pour le moment, cela n'est pas possible à cause de la foire. Il lui raconte également la triste histoire du jeune [André II] Lombard, que JA a dû rencontrer à Londres et qui avait étudié à Genève de son temps; il a hérité de l'inquiétude de son oncle [André I] mais sous une forme plus violente. Etant au service de l'Église de Vlissingen, il voulut la quitter mais, n'en obtenant pas la permission, s'en alla de son chef, sans congé, ni attestation, ni passeport. Il commença à vagabonder et arriva, il y a de cela six semaines, à Francfort, sans bâton ni manteau et vêtu d'une chemise sur laquelle courraient les poux. Voulant entrer dans la ville sans permission, il fut conduit devant le bourgmestre qui fit appeler Dautun, indiqué par Lombard comme l'une de ses connaissances; il aurait pu rester à Francfort à condition que Dautun répondît de lui, ce que celui-ci ne voulut pas faire. Après quelques jours, il repartit dans le même état pitoyable dans lequel il était arrivé; Dautun a eu l'impression qu'il avait la cervelle troublée. Il a quelquefois des nouvelles de son ancien collègue [Antoine] Coulan, qui travaille maintenant avec Verchère et [Daniel II] Chamier; il a eu quelques problèmes de santé, de même que Baux, qui est, paraît-il, assez malingre. Il envoie ses salutations à un certain nombre de Genevois. Mesdames les raugraves [Amélie Élisabeth et Louise de Wittelsbach] veulent être les marraines de l'enfant de Dautun.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Francfort

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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