3 Lettres

Lettre 4617 de Jean-Henri Le Maître à Jean-Alphonse Turrettini

Bückebourg 18.04.1734

Je ne doute pas que l'unique

Reymondon n'a pas du tout bien accueilli le fait que JA ait envoyé la procuration de Marguerite Romilly à Le Maître et non pas à lui, imaginant que, par une telle décision, on avait voulu récompenser par de la méfiance le dévouement avec lequel il s'était occupé des affaires de la défunte [Françoise Saint-Sevine]. Le Maître imagine qu'en réalité JA a trouvé plus sûr de l'adresser à un ministre qu'à un marchand qui voyage beaucoup. Il avait proposé à Reymondon de le faire figurer dans la procurat...

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Bückebourg 18.04.1734


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.L.18


Je ne doute pas que l'unique


Reymondon n'a pas du tout bien accueilli le fait que JA ait envoyé la procuration de Marguerite Romilly à Le Maître et non pas à lui, imaginant que, par une telle décision, on avait voulu récompenser par de la méfiance le dévouement avec lequel il s'était occupé des affaires de la défunte [Françoise Saint-Sevine]. Le Maître imagine qu'en réalité JA a trouvé plus sûr de l'adresser à un ministre qu'à un marchand qui voyage beaucoup. Il avait proposé à Reymondon de le faire figurer dans la procuration mais celui-ci a refusé, acceptant seulement de liquider les meubles qu'on avait été obligé de laisser à Minden. Il l'a fait à un prix, paraît-il, avantageux mais on n'en connaît pas exactement le montant puisqu'il est parti ensuite à des foires. De son côté, Le Maître s'est chargé de vendre les effets et les hardes de la défunte. Il essayera de faire tenir à l'héritière la somme qu'il a obtenue, en passant par le pasteur [Pierre II] Coste de Leipzig. Il a en sa possession tous les documents relatifs à l'affaire et il en fera des copies, si cela s'avère nécessaire; pour le moment, il n'a pas beaucoup de temps, puisqu'il doit se marier dans dix jours. Une affaire désagréable est arrivée à Schwabach, dans son ancienne Église où [Daniel] Archinard, ancien élève de Genève, l'a remplacé. Cet homme, que Le Maître ne connaît qu'à peine, a porté le désordre dans une Église qui avait jusqu'alors eu le bonheur de vivre en paix. L'ancien collègue de l'expéditeur, avec qui celui-ci s'était toujours entendu parfaitement, est [François] Baratier, un homme pacifique, dont Le Maître a regretté d'être séparé à cause de son érudition, de sa piété et de son zèle; il a un fils [Jean-Philippe] qu'on peut définir comme le prodige du siècle. Archinard, bien loin de profiter de l'expérience d'un tel collègue et dépité de ce que la colonie ait obtenu, contre son gré, un nouveau directeur [Des Granges], a commencé à outrager Baratier et à prendre le parti de deux scélarats, reconnus coupables par les tribunaux ecclésiastiques et séculiers de rebellion contre l'Église et excommuniés. Archinard a accusé Le Maître et Baratier d'avoir gardé la discipline contre le vouloir de la Cour; il a qualifié le premier de fou et le second d'âne fieffé. Ni Le Maître ni Baratier ne s'estiment offensés par les propos d'un individu qui tient davantage de la bête que de l'homme. Il serait néanmoins souhaitable que la Compagnie des pasteurs fît savoir à Archinard combien elle est scandalisée de son comportement. À moins d'un amendement de la part d'Archinard, Le Maître le poursuivra en synode. Un PS ajoute que l'expéditeur vient de recevoir tout l'argent de l'hoirie Romilly et le fera tenir à Genève par un ami, chargé de le remettre aux marchands de Francfort.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Bückeburg

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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