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Lettre 4592 de Barthélemy Barnaud à Jean-Alphonse Turrettini

La Tour-de-Peilz 16.03.1734

C'est avec toute la reconnoissance

Barnaud remercie JA de lui avoir envoyé son abrégé d'histoire ecclésiastique; il l'avait déjà acheté tant il a hâte de lire tout ce qui sort de la plume de JA. Il n'aura aucun mal à le revendre car cinq ou six acheteurs se sont déjà présentés. Il attend aussi avec impatience le recueil de dissertations que son correspondant a promis de donner au public [Cogitationes et dissertationes theologicæ, 1737] et dont les journaux lui ont appris le projet. Il craint néanmoins que sa grande délicat...

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La Tour-de-Peilz 16.03.1734


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.B.8


C'est avec toute la reconnoissance


Barnaud remercie JA de lui avoir envoyé son abrégé d'histoire ecclésiastique; il l'avait déjà acheté tant il a hâte de lire tout ce qui sort de la plume de JA. Il n'aura aucun mal à le revendre car cinq ou six acheteurs se sont déjà présentés. Il attend aussi avec impatience le recueil de dissertations que son correspondant a promis de donner au public [Cogitationes et dissertationes theologicæ, 1737] et dont les journaux lui ont appris le projet. Il craint néanmoins que sa grande délicatesse l'empêche de réaliser ce projet; à ce propos, il cite une phrase de [Jean I] Barbeyrac qui incite JA à ne pas attendre que ses ouvrages aient atteint la perfection qu'il voudrait pour eux, alors que le public se contente de beaucoup moins. D'après [Jean-Pierre] de Crousaz, qu'il a vu à Lausanne l'automne passé, elles devraient avoir pour thème l'histoire ecclésiastique. On attend aussi avec empressement l'achèvement des dissertations sur la théologie naturelle, de même que la continuation du travail de Vernet [Traité]. [Jean] Jallabert fait parvenir à [Vincent] Perret et à Barnaud, par la voie la plus sûre, tout ce que JA lui remet; c'est un cadeau que lui fait son parent Diodati [II] et ils lui en sont très reconnaissants. On a beaucoup apprécié aussi l'ouvrage de Plantier [Les Véritez capitales de la religion]. Même le ministre allemand, pourtant très attaché à la théologie de ses maîtres, en parle avec éloge. L'autre jour, ils étaient chez Perret, où était assemblée leur Société, et ce ministre prit entre les mains cet ouvrage et l'emporta. Deux jours après il en demanda quatre ou cinq exemplaires pour l'expliquer à de jeunes Bernois, tout en disant que ce qui lui faisait de la peine c'était l'absence de toute allusion à la trinité, à la satisfaction du Christ. On lui a répondu que l'ouvrage n'était qu'un catéchisme de théologie naturelle, réponse qui sembla le contenter. À le considérer sous cet angle, on s'étonne néanmoins qu'il n'ait pas consacré de chapitre à l'immortalité de l'âme. Il se souvient avec plaisir des disputes entre [Jean-Louis III] Calandrini, [Ami] De La Rive et [Gabriel] Cramer et s'il était libre, il irait assister à leurs nouveaux affrontements. Ce plaisir-là toutefois ne serait pas comparable à celui qu'il aurait de revoir une certaine maison pour laquelle il conservera toute sa vie une grande reconnaissance. Maintenant que le fils de JA est revenu, il aimerait bien aller faire un tour à Genève mais il y a des choses qu'il ne peut pas accomplir pour l'instant. On a de bonnes nouvelles de [Daniel] Pavilliard par des lettres écrites de Chambéry, de Turin, de Sienne et de Florence. Il doit être à Rome actuellement. Il se dispose à disputer la chaire d'éloquence à Lausanne dont [Philibert] Clerc n'a pas joui longtemps. Celui-ci l'avait obtenue sans dispute, grâce au crédit de sa famille et malgré une loi considérée jusqu'alors comme sacrée et inviolable. Il y avait de l'apparence qu'on la continue de la même manière à un jeune homme nommé d'Arnay qui n'a échoué que d'une voix contre [Jean-François] Dapples pour la profession de grec. Il faut se rappeler que la chaire d'éloquence est aussi vacante à Berne par la mort de Laufer. Il est vraisemblable que LL.EE. feront disputer en même temps pour les deux. Les amis de Barnaud l'incitent à se présenter et il y songe parce qu'il pourrait peut-être obtenir des améliorations à sa condition; il aimerait en effet trouver les moyens de quitter le ministère et de se consacrer à la philosophie ou, mieux encore, aux humanités. Il faudrait pour cela qu'il ait de bons appuis. Le triste état de [François-Frédéric] Treytorrens a fait qu'on lui a donné un suffragant, en attendant qu'on se soit déterminé. Il avait pensé à Barnaud pour ses fonctions mais celui-ci ne veut pas laisser quelque chose de fixe pour un emploi temporaire. Il adresse ses salutations à [Julie] Turrettini et à [Jacques] Chenaud dont il a appris avec chagrin l'état déclinant de sa santé. Il y a des personnes qui ne devraient jamais vieillir.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

La Tour-de-Peilz

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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