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Lettre 4405 de Marc Turrettini à Jean-Alphonse Turrettini

Londres 06.10.1732 [25.09./06.10.1732]

J'ai été extremement

Marc Turrettini regrette sincèrement que ses dernières lettres ne soient pas arrivées et, si JA s'indignait de ce long silence, il en serait très affecté puisqu'il a écrit tant à lui qu'à sa mère et [Jacob] Vernet avait aussi chargé [Jean-Louis] Du Pan de donner de leurs nouvelles à la famille. Pour les frais engagés, il se doutait bien que JA risquait de les trouver excessifs mais il faut qu'il considère qu'il a dû faire des dépenses vestimentaires absolument nécessaires. Son habit s'étant abîm...

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Londres 06.10.1732 [25.09./06.10.1732]


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.T.19


J'ai été extremement


Marc Turrettini regrette sincèrement que ses dernières lettres ne soient pas arrivées et, si JA s'indignait de ce long silence, il en serait très affecté puisqu'il a écrit tant à lui qu'à sa mère et [Jacob] Vernet avait aussi chargé [Jean-Louis] Du Pan de donner de leurs nouvelles à la famille. Pour les frais engagés, il se doutait bien que JA risquait de les trouver excessifs mais il faut qu'il considère qu'il a dû faire des dépenses vestimentaires absolument nécessaires. Son habit s'étant abîmé, il a dû en faire faire un nouveau; il en a choisi un bon aussi bien pour l'automne que pour l'été; pour contenir les frais, il a renoncé à tout or ou argent dessus, comme le lui avaient recommandé plusieurs personnes à La Haye; il s'est contenté d'un habit de drap noisette, doublé de gros de Tours, de couleur rose, avec un seul bouton en argent. Pour ce qui est des chemises, il lui en restait huit; il en a fait faire une douzaine, ayant soin d'acheter la toile recommandée par sa mère. Il a pris deux garnitures de dentelles, puisqu'on lui a dit que, n'ayant pas de galon, il était absolument nécessaire qu'il eût de celles-ci. Outre cela, il a fallu aussi habiller Simon et il a donné également quelque chose à Vernet, qui a dépensé autant que lui, ayant aussi reçu de l'argent à La Haye. Il ne pense pas que son père ait à se plaindre de lui; ses dépenses ordinaires de voyage ont été contenues et il n'a pas fait de folies ni joué aux cartes ni à d'autres jeux. C'est pourquoi il a toujours refusé d'aller à ces assemblées où beaucoup d'étrangers vont; on n'y joue que de petites sommes mais il ne voulait pas perdre d'argent. À Londres, ils sont logés chez Mademoiselle Grosselier, aux conditions les meilleures possibles du marché. Ils n'ont pris un valet que pour quelque temps, pour leur indiquer les rues et leur éviter des carrosses. Ils ont visité [Jacques] Serces, [Louis] Saurin, à qui ils ont remis le portrait de son frère [Jacques], l'évêque de Londres [Gibson], qui ne parle guère français (Serces a servi d'interprète) et chez qui ils iront déjeuner à la campagne jeudi. Aufrère les a conduits chez l'archevêque de Cantorbéry [Wake] en l'absence de [Hans Heinrich II] Ott à qui ils ont écrit. Ils ont dîné chez l'archevêque en cérémonie et s'y sont fort ennuyés car ils ne parlent que quelques mots d'anglais. Mylord n'a point parlé en dînant mais a dit quelques mots auparavant à l'évêque de Saint Davis [Sydall]. Quand Turrettini lui a donné la lettre de son père, il lui a demandé si celui-ci allait bien. Voilà tout ce qu'il lui a dit de la journée. Il est assez infirme et a besoin d'être soutenu pour marcher. On attend le roi [Georges II] d'un moment à l'autre. Turrettini adresse ses salutations à toute la famille. Simon prie de faire savoir à sa femme qu'il se porte bien.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Londres

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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